Sept vétérinaires rejoignent les bancs de l’Assemblée

Sur la vingtaine de confrères et de consœurs candidats aux élections législatives, sept sont finalement élus, à l’issue des deux tours. Le 10 juin dernier, le premier scrutin a vu la victoire de nos confrères Michel Lejeune (UMP, A 71) en Seine-Maritime et de Joël Sarlot (divers droite, A 71) en Vendée⁽¹⁾. Au second tour, sont élus Geneviève Gaillard (PS, T 72) dans les Deux-Sèvres, avec une bonne avance (65,24 %) sur l’UMP ; Jacques Lamblin (UMP, A 77) en Meurthe-et-Moselle, avec un score de 57,85 % face au PS ; Gabriel Biancheri (UMP, L 70) dans la 4^e circonscription de la Drôme, avec 57,68 % des voix devant le candidat divers gauche ; Jean-Pierre Dupont (UMP, T 59) en Corrèze, avec un score de 56,8 % sur le PS ; Claude Gatignol (UMP, T 61) dans la Manche, avec 55,5 % des suffrages devant le PS.

Pour Michel Roumegoux (UMP, Lot), en position de ballottage à l’issue du premier tour, la balance n’a pas penché du côté droit dans sa circonscription : c’est le candidat du parti radical de gauche qui l’emporte avec 54,97 % des voix. Plusieurs confrères et consœurs en deuxième position après le premier tour n’ont pas non plus eu gain de cause au second : Dominique Bousquet (UMP, Dordogne) s’incline, avec 41,15 % des voix, devant le candidat socialiste ; Anne-Marie Rème-Pic (PS, Drôme) reste derrière l’UMP avec 47 % des suffrages ; Jean-Pierre Decaie (UMP, Corrèze) ne réussit pas à devancer François Hollande (PS), qui l’emporte sur le score de 60,3 %.

Du côté des suppléants, les vétérinaires sont aussi représentés, comme en témoigne la présence de notre consœur Emmanuelle Masson (A 95) auprès de Jean Tibéri (UMP) à Paris.

« Etre vétérinaire, c’est un atout pour établir des relations avec ses concitoyens »

« Dans ma circonscription, le résultat est nettement en ma faveur, car le fait d’être un élu de terrain a amplifié la vague bleue », témoigne Jacques Lamblin. Notre confrère est un élu depuis vingt-cinq ans, au Conseil général depuis six ans. Comme tous les autres élus vétérinaires⁽²⁾, il a longtemps été praticien et proche du terrain en effet, exerçant en clientèle mixte et canine dans un cabinet de six associés. « Gaulliste depuis toujours, je me suis engagé en politique en 1982. J’avais été choqué, à l’époque, par la partialité avec laquelle l’information était traitée. » Notre confrère a ensuite fait partie d’une équipe municipale dans le milieu associatif et celui des enseignants. « Etre vétérinaire, c’est un atout pour nouer des relations, témoigne-t-il. J’apprécie les contacts humains et les relations chaleureuses, j’aime le contact, qui est privilégié lors des consultations. Je tiens d’ailleurs à garder un lien avec mes anciens clients et associés. Ainsi, je pense avoir eu un contact avec le quart des personnes de ma circonscription ! Aucun autre candidat ne peut en dire autant. »

Le thème du développement durable est devenu incontournable

L’environnement, l’écologie et le développement durable sont des sujets qui ne laissent plus indifférent. Jacques Lamblin est notamment attaché au projet de concilier l’agriculture moderne productiviste avec le développement durable et le maintien de la biodiversité. « Il est possible d’avoir d’un côté des hommes dédiés à la productivité, respectueux des consignes de la politique agricole commune, et de l’autre des périmètres consacrés à la préservation de la biodiversité. Les jeunes agriculteurs sont sensibles au développement durable. »

Pour sa part, Geneviève Gaillard était « plutôt favorable à la proposition de Nicolas Hulot, relais des revendications associatives, en faveur d’un superministère du Développement durable ». En revanche, aujourd’hui, elle redoute « que cela se fasse au détriment de l’écologie, au sens de la conservation des espaces naturels et des espèces. Jusqu’ici, le ministère de l’Ecologie a toujours été sous-doté : 0,4 % dans le dernier budget de l’Etat ! On mesure pleinement l’inadéquation entre les enjeux, le discours et les actes… L’urgence environnementale nécessite de loin des moyens financiers d’une tout autre ampleur. » (voir aussi en page 14 de ce numéro).

Les nouveaux challenges sont déjà là pour la profession vétérinaire

Jacques Lamblin voit une évolution se dessiner du côté de la pratique canine (notamment en raison de la féminisation de la profession) liée au besoin de concilier vie professionnelle et temps personnel. En rurale, son analyse est plutôt celle du passage d’une médecine individuelle à une médecine de conseil. « Les vétérinaires doivent pourtant rester présents dans les élevages, car c’est ce qui leur permet de garder leur légitimité. A partir du moment où il y a acte médical, il y a bien-fondé du conseil, estime-t-il. Je ne conçois pas le conseil à distance, je pense qu’il faut garder un pied sur le terrain. Le vétérinaire “pompier” doit encore exister, car cela appuie sa légitimité. » Jacques Lamblin est également attaché au maillage territorial.

Du côté de l’Etat, les élections législatives ont aussi entraîné quelques modifications qui concernent les vétérinaires, puisque Christine Lagarde, nommée ministre de l’Agriculture dans le premier gouvernement Fillon, passe à Bercy. Le ministre de l’Agriculture est désormais Michel Barnier.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1274 du 16/6/2007 en page 16.

• (2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1272 du 2/6/2007 en page 37.