Les taux de poussières et d’ammoniac sont supérieurs dans les élevages en volières - La Semaine Vétérinaire n° 1275 du 23/06/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1275 du 23/06/2007

Bâtiment expérimental de poules pondeuses

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Une étude détaille la composition des poussières et confirme le rôle préventif du masque FFP1.

Les dernières enquêtes de la Mutualité sociale agricole(1) pointent les risques biologiques et chimiques auxquels sont particulièrement exposés les salariés du secteur culture-élevage. L’élevage des poules pondeuses en volières, favorable à l’amélioration du bien-être des oiseaux, peut se traduire par un accroissement du taux des poussières dans le bâtiment. Pour étudier ce phénomène, l’unité d’épidémiologie et de bien-être en aviculture et cuniculture (UEBEAC) de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) de Ploufragan-Brest a quantifié et qualifié les poussières alvéolaires en suspension dans des bâtiments expérimentaux d’élevage de poules pondeuses. Les résultats préliminaires de cette étude ont été présentés par notre consœur Virginie Michel, chef de l’unité UEBEAC, lors des Journées de la recherche avicole 2007.

Un bâtiment équipé de volières et un autre de cages non aménagées sont comparés. Outre la caractérisation des composants aériens, l’unité de recherche mesure également l’impact de la qualité de l’air sur la santé des animaliers. Les mesures sont effectuées plusieurs fois au cours de la période de ponte, dans deux bâtiments de poules pondeuses du service d’expérimentation avicole et cunicole de l’Afssa Ploufragan-Brest : un élevage de 5 760 volatiles élevés dans quatre batteries de 288 cages conventionnelles et un autre de 5 360 volatiles élevés dans deux volières de ponte. Les programmes lumineux et les conditions d’ambiance sont standardisés et similaires dans les deux bâtiments. Les prélèvements d’ambiance sont réalisés avec des capteurs fixes dotés de filtres à poussières alvéolaires (moins de 4 µm), une semaine sur deux pendant cinquante semaines, à partir de la deuxième semaine de présence des poules dans le bâtiment. Chaque prélèvement dure huit heures environ. Ceux destinés à l’analyse des poussières ont lieu au cours des semaines 34, 51 et 66 (âge des poules).

Les taux de poussières et d’ammoniac varient avec l’hygrométrie et la température

Les mesures confirment des taux de poussières et d’ammoniac toujours supérieurs dans les volières (voir tableau). Ils varient selon l’hygrométrie et la température du bâtiment. Plus elles augmentent, plus les taux de poussières et d’ammoniac diminuent dans les élevages en cages. En revanche, seul le taux de poussières décroît dans les élevages en volières. Ce taux supérieur de poussières expliquerait la concentration d’endotoxines 3,6 fois plus élevée dans les volières par rapport aux bâtiments équipés de cages. Par ailleurs, cette concentration, égale à 681 (+/- 372) unités d’endotoxines par mètre cube (EU/m3), est décrite comme ayant des effets inflammatoires au niveau des voies respiratoires.

Une bonne corrélation existe entre le taux de poussières mesuré par les capteurs (CI 10) d’ambiance d’une part et sur les filtres des capteurs portés par quatre animaliers du département d’expérimentation du service avicole et cunicole d’autre part. Au niveau qualitatif, la composition microbiologique des poussières prélevées en volières et en cages ne diffère pas significativement. Les bactéries identifiées sont, par ordre décroissant, la flore aérobie mésophile, des entérobactéries, Pseudomonas, Enterococcus, Clostridium et des spores de bactéries anaérobies sulfitoréductrices. La teneur en Aspergillus clavatus mille fois plus élevée dans l’ambiance des bâtiment équipés de cages s’expliquerait par le développement de la moisissure dans les fientes sur les tapis.

Dans les deux types de bâtiments, les mêmes mycotoxines (trichotécènes B, désoxynivalénol ou DON et zéaralénone) sont identifiées. Bien que les doses journalières admissibles pour l’alimentation ne soient pas dépassées, la scientifique souligne la méconnaissance de la toxicité des mycotoxines inhalées.

L’impact des poussières sur la santé de quatre animaliers du département d’expérimentation du service avicole et cunicole est évalué via le port de capteurs dotés de filtres à poussières alvéolaires au cours d’activités dites non exposantes et exposantes (par exemple le nettoyage et le changement des filtres), un questionnaire relatif aux données socio-démographiques, anthropométriques et médicales, l’enregistrement des événements concomitants aux mesures de poussières, un examen médical et la réalisation de débits expiratoires de pointe. Les analyses montrent une augmentation de la variabilité du débit expiratoire de pointe, témoin de l’hyperactivité bronchique avec la hausse des concentrations des poussières aériennes. Ces analyses mettent également en évidence l’effet protecteur du port du masque FFP1.

  • (1) Enquêtes 2003 réalisées dans le cadre de la surveillance des risques professionnels (Sumer).

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