Savoir complimenter, motiver et redynamiser son équipe de collaborateurs est essentiel

Imaginez une clinique vétérinaire composée de dix personnes à 8 h du matin. Toutes disposent d’un capital énergétique de 100 %. Une demi-heure plus tard, l’un des associés se lance dans la liste des reproches matinaux : “Josette, vous avez encore oublié d’éteindre les lumières en partant hier soir. Je ne parle même pas des ordinateurs ! Alain, vous avez omis une dernière visite au chien que j’ai hospitalisé en soirée”. A ce rythme, à 11 h 30, seulement trois personnes ont réussi à préserver intacte leur énergie et doivent continuer à assurer les tâches du quotidien pour dix. C’est là qu’arrivent les incidents, les oublis… » L’exemple⁽¹⁾ de cette “éprouvante” journée de travail, somme toute banale, illustre le système “antirelationnel” présent au sein de n’importe quelle entreprise. La structure vétérinaire ne fait pas exception. L’injonction, la menace, la dévalorisation, la culpabilité, le chantage et l’entretien de rapports de force caractérisent ce processus qui entraîne une déperdition d’énergie et d’argent considérable, selon Dominique Béchu, l’une des responsables du projet de diplôme d’école en management vétérinaire (DEMV) à l’ENV de Toulouse. Par ailleurs, les émotions, toujours taboues, ne doivent pas être niées. Un salarié qui ne se sent pas reconnu a beaucoup de mal à parler de ce mal-être. Ses attitudes, comme les pieds qui traînent, les soupirs, la lenteur des tâches effectuées ou le manque d’entrain trahissent un malaise sous-jacent et résonnent comme une vengeance face à l’impossibilité de communiquer sur son émotion. Intégrer le relationnel au sein de l’équipe apparaît donc essentiel. « Se dire, être entendu, être reconnu, être valorisé, préserver une intimité, exercer une influence et se respecter » sont sept besoins relationnels à satisfaire. « Utiliser certains outils de communication, maîtriser la communication interpersonnelle et intrapersonnelle, développer l’écoute active, susciter du feed-back, apprendre à motiver, déléguer, négocier, gérer les conflits sont autant d’éléments qui, à terme, facilitent le travail et la vie, tout simplement, de ceux qui le mettent en application », souligne Dominique Béchu.

Des réunions hebdomadaires, mensuelles, mais également annuelles sont à envisager

Dans le domaine des relations humaines, en particulier dans le cadre de l’entreprise vétérinaire, la communication répond à des codes, rappelle notre confrère Pierre Desnoyers dans le module “gestion des conflits, analyse et résolution” du DEMV 2007. Soigner la forme et le fond de n’importe quel propos est une marque de respect pour l’interlocuteur. Une communication outrancière ou, à l’inverse, une interprétation déformée des propos peut générer des blocages.

Les difficultés comme les succès se partagent en équipe. Pierre Desnoyers propose l’instauration de réunions, qui peuvent se décliner sous diverses formes, régulièrement programmées. Les rendez-vous mensuels servent par exemple à planifier les congés. Les rencontres hebdomadaires sont plus courtes et abordent des sujets qui seront mis en pratique durant la semaine. Des entretiens annuels en tête à tête avec chaque employé sont également à envisager. Encore anecdotiques au sein de l’entreprise vétérinaire, ces derniers peuvent se révéler particulièrement utiles. Le salarié peut être un bon révélateur des progrès à accomplir en matière de gestion d’entreprise, estime Pierre Desnoyers.

La bonne ambiance qui règne dans la clinique est un puissant indicateur de communication réussie.

• (1) Développé lors du module “ressources humaines et développement personnel” du diplôme d’école en management vétérinaire de Toulouse.