Les tests génétiques des affections oculaires héréditaires font l’objet d’une table ronde - La Semaine Vétérinaire n° 1274 du 16/06/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1274 du 16/06/2007

Congrès à Gènes. Maladies oculaires héréditaires canines

Actualité

Auteur(s) : Serge Rosolen

Comme chaque année depuis 2003, le congrès rassemblant l’European Society of Veterinary Ophthalmologists (Esvo), l’European College of Veterinary Ophthalmologists (Ecvo), l’International Society of Veterinary Ophthalmologists (Isvo) et une société nationale (la Società di Oftalmologia Veterinaria Italiana cette année) comportait une session consacrée aux maladies oculaires héréditaires canines (MOHC). La nouveauté lors de l’édition 2007, organisée à Gènes (Italie) du 30 mai au 3 juin, résidait dans la table ronde consacrée à l’aspect génétique de ces affections, destinée à compléter la traditionnelle présentation (diapositives, diagnostic, établissement du certificat préconisé par l’Ecvo).

Plus de deux cents congressistes ont participé à cette table ronde dont les acteurs étaient Catherine André (Centre national de la recherche scientifique, CNRS), Jeanette Felix (Optigen) Delphine Delattre (Antagene), Gustavo Aguirre (American College of Veterinary Ophthalmologists, Acvo), Gilles Chaudieu (Ecvo) et Simon Petersen-Jones (Ecvo), accompagnés de deux modérateurs(1). Trois volets principaux ont été abordés : la faisabilité des tests génétiques, leur validité et leur interprétation.

En termes de faisabilité des tests, qui fait quoi ?

Deux cas de figure existent : lorsque l’animal présente des lésions typiques ou évocatrices, le test génétique sert au diagnostic de l’affection ; dans le cadre de l’examen systématique d’une portée de chiots destinés à la vente ou à l’élevage, le test génétique sert au dépistage. Dans le premier cas, le vétérinaire (habilité au dépistage des MOHC) vérifie l’identité du chien, pratique l’examen ophtalmologique, établit le diagnostic clinique et réalise le prélèvement en vue de la confirmation/infirmation du diagnostic génétique (si le test existe, sinon, il peut faire un prélèvement pour la recherche). Dans le second cas, en Europe, le vétérinaire réalise les prélèvements et les envoie aux laboratoires de diagnostic après avoir vérifié l’identité de l’animal. Ce point, particulièrement important, engage sa responsabilité. Aux Etats-Unis, la démarche est un peu différente, car les éleveurs ou les propriétaires peuvent envoyer les échantillons directement aux laboratoires de diagnostic.

L’importance de la place du vétérinaire en tant que “conseiller scientifique” apparaît donc et il convient qu’il soit compétent en génétique des MOHC. Dans ce domaine, il arrive parfois que des éleveurs soient plus informés que certains praticiens (sic !). La première étape de cette compétence consiste à envoyer les prélèvements à des laboratoires “sérieux”. En effet, de nombreux laboratoires proposent d’effectuer des tests génétiques, mais comment juger leur fiabilité ? D’une façon générale, il apparaît que ceux qui effectuent ces tests de façon fiable et scientifique travaillent souvent en collaboration étroite avec des équipes de chercheurs institutionnels (CNRS et Institut national de la santé et de la recherche médicale pour la France, National Institute of Health et National Eye Institutes pour les Etats-Unis). Ces dernières trouvent les mutations et fournissent les informations aux laboratoires qui élaborent, effectuent et commercialisent les tests génétiques.

Les tests de diagnostic/dépistage se multiplient au fil des découvertes

Il convient de différencier les tests d’identification génétique de ceux de diagnostic/dépistage des maladies génétiques. Pour les seconds, un test est valable seulement pour une affection chez une ou plusieurs races pour une mutation dans un seul gène ! Cela doit être expliqué aux propriétaires d’animaux et aux éleveurs pour éviter tout malentendu. Se pose donc le problème du coût de ces tests, appelés à se multiplier au fur et à mesure des découvertes. C’est le prix à payer pour obtenir les informations. Cependant, seul un faible nombre de tests est nécessaire pour chaque race. Et une fois le test commercialisé et bien utilisé pour le diagnostic/dépistage, il suffit, en théorie, de trois générations pour éliminer l’anomalie dans un élevage touché. Le jeu en vaut peut-être la chandelle. Il s’agit d’un problème de politique d’éradication d’une MOHC qui dépend du club de race et de la tenue du marché du chien, mais le vétérinaire doit jouer son rôle de conseiller scientifique…

L’interprétation des tests doit être réalisée par une personne formée

Les débats lors de la table ronde ont fait apparaître la nécessité de confier l’interprétation des tests à des personnes “formées” à la génétique. En effet, si le vétérinaire veut se placer au centre du dispositif en tant qu’expert scientifique, il doit se tenir informé de la progression des connaissances dans ce domaine(2).

En outre, peut-être faudrait-il aller plus loin en proposant une formation plus spécifique en génétique vétérinaire…

  • (1) Serge Rosolen (ESVO, Inserm) et Mike Woods (ESVO).

  • (2) La liste des tests génétiques applicables aux chiens est consultable sur le site de l’université de Rennes : www-recomgen.univ-rennes1.fr/doggy.html

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr