« Le monde du silence est bruyant »

Le poisson-clown (Amphiprion sp.) partage avec quelques espèces de poissons (la morue, le grondin, le Saint-Pierre ou le gobie) la capacité d’émettre des sons. Il communique avec ses congénères dans des contextes comportementaux liés à la reproduction ou à la défense du territoire (qui se situe autour des tentacules de l’anémone de mer). Les sons émis par certains de ces poissons ont été enregistrés dès les années 30, mais leur mécanisme restait méconnu. Une étude⁽¹⁾ menée par une équipe de l’université de Liège, en collaboration avec des chercheurs belges et américains, dévoile en partie le mystère de la voix des poissons-clowns.

Schématiquement, tout se déroule lorsque le poisson “jette” sa tête en arrière. Ce mouvement occasionne une ouverture de la bouche, suivie d’un recul de la “langue” (osseuse chez les poissons). Celle-ci étant reliée par deux ligaments à la mâchoire inférieure, son recul entraîne une fermeture particulièrement rapide (moins de vingt millisecondes) de la bouche et un claquement des mâchoires. Le son provoqué par le choc des dents est ensuite amplifié, mais ce dernier phénomène reste à élucider.

La mise en évidence de ce mécanisme est due principalement au couplage de deux techniques. Des petites billes de plomb ont été enfoncées dans différents éléments osseux du crâne des poissons. Ces derniers ont alors été filmés à l’aide d’une caméra rapide (cinq cents images par seconde) couplée à un appareil à rayons X pour suivre le déplacement des structures osseuses.

• (1) E. Parmentier, O. Colleye, M.L. Fine, B. Frederich, P. Vandewalle, A. Herrel : « Sound production in the clownfish amphiprion clarkii », étude publiée dans la revue Science du 18/5/2007.

• Source : communiqué de l’université de Liège du 17/5/2007.