Fasciola hepatica circule toujours

En février dernier, cinq cent vingt génisses ou jeunes vaches appartenant à cinquante-deux troupeaux ont subi un prélèvement de matières fécales et une prise de sang en vue de la détection de la fasciolose. Les analyses coprologiques et sérologiques montrent que 96 % des troupeaux sont ou ont été infestés par Fasciola hepatica (sérologie positive). Par ailleurs, pour 52 % des cheptels, l’infestation est forte (coproscopie positive). Ces résultats sont issus d’une enquête réalisée par dix-sept praticiens dans le cadre de l’Observatoire de la grande douve. Chacun avait la responsabilité de sélectionner, au sein de sa clientèle, trois élevages laitiers ou allaitants suspectés ou non d’être infestés par la douve. Via cette action, initiée en 2004, le laboratoire Novartis souhaite sensibiliser les confrères et les consœurs au parasite, qui semble bien présent dans les élevages. Une première enquête, réalisée en 2005, mettait en évidence des résultats sérologiques et coproscopiques positifs respectivement pour 90 % et 20 % des cheptels. Celle menée cette année, dont les résultats ont été présentés le 23 mai dernier dans le cadre des Journées nationales des GTV, enfonce donc le clou. En effet, les chiffres sont légèrement supérieurs à ceux de 2005.

L’une des hypothèses les plus probables est liée au climat. Les conditions météorologiques hivernales favorables auraient contribué à un meilleur développement du parasite. « Il se peut que les modifications climatiques en cours soient responsables d’une survie prolongée des métacercaires et/ou d’une augmentation de la période d’activité des limnées, explique Philippe Dorchies, professeur à l’école vétérinaire de Toulouse et membre du comité d’experts de l’observatoire. Il faut lutter contre la grande douve qui n’est pas un parasite du passé. » De façon à sensibiliser les praticiens au problème, Novartis lance l’opération “OGD, j’adhère”. L’objectif est d’améliorer les connaissances relatives à l’épidémiologie de la grande douve en créant le réseau des “vétérinaires sentinelles OGD”.