En une seule prise précoce, le toltrazuril évite la coccidiose des jeunes veaux - La Semaine Vétérinaire n° 1272 du 02/06/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1272 du 02/06/2007

Pharmacie. Anticoccidien avec une longue rémanence d’activité

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Le toltrazuril (Baycox®, Bayer) fait partie des anticoccidiens qui étaient fréquemment prescrits “hors AMM” par les praticiens ruraux pour lutter contre la coccidiose des veaux à partir des médicaments destinés aux volailles, et plus récemment aux porcelets. Depuis quelques jours, ces confrères peuvent enfin le prescrire sous la forme d’une suspension buvable à 5 % spécifiquement destinée aux veaux, Baycox® Bovis, en flacons de 250 ml et de 1 l.

Ce nouveau médicament ne correspond pas seulement à la reconnaissance d’un usage jusqu’à présent “hors AMM” du toltrazuril. Au contraire, le dossier d’évaluation de cette nouvelle spécialité chez le veau permet de bien mieux préciser ses propriétés, ses indications, sa posologie, son temps d’attente et aussi… ses contraintes, surtout environnementales.

Le toltrazuril, comme, d’ailleurs le diclazuril (Vecoxan®), autre dérivé des triazinones dont l’AMM a été étendue des agneaux aux veaux fin 2005, sont d’abord des traitements préventifs. Le toltrazuril s’emploie donc surtout en métaphylaxie environ une semaine avant l’apparition prévisible de la diarrhée. Notre confrère Jean-François Perzo, de Bayer, souligne que le toltrazuril est « actif contre tous les stades intracellulaires du développement des coccidies dans les entérocytes, de la schizogonie (multiplication asexuée) à la gamétogonie (multiplication sexuée) », d’où le terme de coccidiocide mentionné dans le résumé officiel des caractéristiques du produit (RCP). Néanmoins, cette destruction de tous les stades intracellulaires n’empêche pas le développement d’une immunité anticoccidienne, explique-t-il. Car certains stades de mérozoïtes, même perturbés ou inactivés par l’anticoccidien, restent immunogènes.

Une administration unique chez des veaux d’une à deux semaines

Parrapportauxautres anticoccidiens, le toltrazuril présente une longue rémanence d’activité. Dans les essais, la réexcrétion ookystale est ainsi inhibée pendant quarante-cinq jours (en comptant la période prépatente des coccidies pathogènes). Les études cinétiques confirment la longue persistance du toltrazuril dans le plasma (trente-sept jours), ainsi que de ses deux métabolites actifs, notamment le toltrazuril-sulfone ou ponazuril (voir graphique). C’est pourquoi le schéma de traitement ne comprend qu’une seule administration à la dose de 15 mg/kg (15 ml/50 kg). Cette longue rémanence est aussi en grande partie responsable d’un long délai d’attente de soixante-trois jours avant l’abattage.

La persistance du ponazuril dans l’environnement, avec une demi-vie supérieure à un an, est aussi à l’origine de recommandations ou de contre-indications d’emploi. En effet, différentes agences européennes d’évaluation ont souhaité limiter l’exposition de l’environnement à ce composé potentiellement toxique pour les plantes. Le traitement des veaux lourds de plus de 80 kg est ainsi contre-indiqué, tout comme son usage dans les ateliers d’engraissement des veaux de boucherie ou des taurillons.

Le lisier des veaux traités doit être dilué avant d’être épandu

La principale mesure pour éviter une exposition trop importante de l’environnement consiste alors à diluer le lisier des veaux traités avec du lisier issu d’animaux non traités en quantité trois fois plus importante. En pratique, pour permettre cette dilution avec une quantité suffisante de lisier, le RCP européen recommande un usage dans les cheptels laitiers. Le lisier des veaux traités peut alors être dilué avec celui des nombreuses vaches non traitées. Néanmoins, selon Jean-François Perzo, l’usage de Baycox® Bovis peut être étendu aux cheptels allaitants, notamment traditionnels, lorsque ces dilutions avec du lisier d’animaux non traités sont également possibles.

L’ensemble de ces caractéristiques conduisent Bayer à recommander Baycox® Bovis en métaphylaxie précoce chez les veaux âgés d’une ou deux semaines, dans les cheptels où la présence de coccidiose (clinique ou subclinique) est déjà confirmée. Ce diagnostic n’est pas facile, car le nombre d’ookystes par gramme (OPG) doit être associé à une diagnose d’espèce l’Eimeria (E. bovis ou E. zuernii étant les deux espèces les plus pathogènes).

En outre, l’excrétion ookystale précède souvent de quelques jours l’épisode clinique. Administré précocement au jeune âge, le toltrazuril permet aussi d’éviter l’impact économique négatif des formes subcliniques.

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