Traire avant le vêlage influence la production et la santé de la mamelle - La Semaine Vétérinaire n° 1271 du 26/05/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1271 du 26/05/2007

Conduite d’élevage des primipares

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet

Les génisses subissent de multiples stress durant les jours qui précèdent et qui suivent la mise bas. Des auteurs américains ont mené une étude(1) visant à limiter ces facteurs traumatisants, en posant l’hypothèse que cela pourrait améliorer les performances de l’animal, sa santé et son bien-être. Le protocole est fondé sur l’initiation de la lactation trois semaines avant le vêlage des génisses. L’ingestion de matière sèche, le poids de l’animal, la balance énergétique, l’état de santé de la mamelle et les concentrations en protéines de la phase aiguë de l’inflammation font partie des éléments évalués.

Vingt-deux génisses gestantes font l’objet de l’expérimentation. Les chercheurs distinguent deux groupes : un lot témoin et un groupe dont les animaux sont traits deux fois par jour dès trois semaines avant la date présumée du vêlage (groupe PM). Tous les animaux ont accès à la même alimentation avant et après la mise bas. Les résultats montrent que les génisses du groupe PM produisent plus de lait durant les deux semaines post-partum que celles du lot témoin (traites à partir du vêlage seulement). L’ingestion de matière sèche est également plus élevée durant le premier mois, bien que la balance énergétique soit plus fortement négative pour ces animaux que pour ceux du lot témoin. Par ailleurs, les analyses de lait révèlent que les bovins du groupe PM présentent des comptages cellulaires moins élevés que les autres durant le premier mois post-partum. Les moyennes des comptages cellulaires calculés durant toute la lactation sont également moins élevées, bien que les quartiers atteints de mammites au vêlage soit plus nombreux.

Par ailleurs, à la troisième traite post-partum, les génisses PM ont un œdème mammaire moins important que celles du lot témoin. Elles présentent aussi une réduction des concentrations sériques en haptoglobulines plus précoce que les autres. « Ces résultats montrent que traire avant le vêlage pourrait être une pratique intéressante qui apporterait des bénéfices quant à la production, à la santé et au bien-être des génisses », concluent les scientifiques.

  • (1) K.J. Daniels et coll. : « Prepartum milking of heifers influences future production and health », Journal of dairy science, 2007, vol. 90, n° 5, pp. 2293-2301.

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