Le “rire sardonique” puise son origine en Sardaigne - La Semaine Vétérinaire n° 1271 du 26/05/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1271 du 26/05/2007

Etymologie

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ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Martial Villemin

Pourquoi le rictus de l’étalon percevant les phéromones émises par une jument en chaleur est-il qualifié de « sardonique » ? Un manuscrit du XIIIe siècle(1) permet de remonter à l’origine de cette expression. Deux lignes de ce livre peuvent ainsi retenir l’attention : « Sardine ou une herbe est croisans, qui en menje maint riant » (en Sardaigne croît une herbe, celui qui en mange demeure riant). L’association entre la Sardaigne et le rire évoque naturellement le “rire sardonique” de l’étalon. Chez l’homme, l’expression « rictus sardonique » est aussi utilisée dans certaines affections nerveuses convulsives et tétanisantes.

Il est classiquement admis que l’adjectif sardonique vient de Sardaigne. Mais il faut aller plus loin et remontrer à la plante appelée Herba sardonia, identifiée par G. Paulis (1993) comme étant une ombellifère, Oenanthe crocata. Pour un autre botaniste, Pierre Delaveau(2), il s’agit plutôt de la renonculacée R. sardous, utilisée par des soldats tellement dévoués qu’ils se nuicidaient à la mort de leur chef, incapables de lui survivre.

En poussant plus loin la recherche, il apparaît que les Grecs et les Latins décrivaient les effets de l’absorption de cette herbe comme donnant rapidement une mort accompagnée d’une sorte de rire convulsif. Autrefois, les Sardes pratiquaient le sacrifice rituel des personnes âgées (de plus de soixante-dix ans) en leur administrant ce poison. Ils abrégeaient ainsi leurs souffrances. En outre, comme les mourants présentaient une contraction des lèvres imitant le rire, ils considéraient que cette mort, accompagnée du rire des enfants escortant le mourant vers la falaise d’où il était jeté, était une forme d’exaltation de la vie. Ils y voyaient en quelque sorte le triomphe de la vie sur la mort, puisque le cadavre continuait de rire.

  • (1) L’Ymage du monde, Gossuin de Metz, 1245.

  • (2) Plantes agressives et poisons végétaux, Pierre Delaveau, Ed. Horizons de France, 1974.

  • Voir aussi : Martial Villemin : « Un manuscrit messin : L’Ymage du monde de Gossuin de Metz, 1245 », Les Cahiers lorrains, juin 2005, n° 2/3.

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