La Bretagne réfléchit à une production animale sans OGM du champ à l’assiette - La Semaine Vétérinaire n° 1271 du 26/05/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1271 du 26/05/2007

Alimentation animale. Discussions autour des organismes génétiquement modifiés

Actualité

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Les deux tiers des Français sont inquiets à l’idée de manger des produits dont la fabrication est susceptible de faire intervenir des organismes génétiquement modifiés (OGM), selon plusieurs enquêtes(1). Si l’étiquetage des produits alimentaires contenant des OGM est obligatoire lorsque leur quantité dépasse 0,9 %(1), « le consommateur ne dispose pas de l’information relative à l’alimentation des animaux de production. Les produits comme les œufs, la viande, les volailles, le lait et les poissons peuvent être issus d’animaux nourris avec des aliments qui contiennent des matières premières génétiquement modifiées », a déploré Jean-Yves Griot, secrétaire du réseau Cohérence(2), le 11 mai dernier à Rennes (Ille-et-Vilaine). « Le consommateur l’ignore en raison de l’absence d’obligation réglementaire d’étiquetage », souligne-t-il. Cohérence, qui regroupe une centaine d’acteurs du développement durable et solidaire du grand Ouest, réclame un étiquetage des produits issus de ces animaux. En effet, l’alimentation animale est le principal débouché des plantes transgéniques cultivées dans le monde. « Nous considérons que nous avons besoin de 60 % de soja pour nourrir nos animaux. Il n’est pas imaginable, aujourd’hui, de pouvoir s’en passer », remarque Pascale Loget, vice-présidente du conseil régional de Bretagne, en charge de l’Agenda 21(3).

« Outre les exigences non-OGM des cahiers des charges des productions animales sous signe de qualité, la demande sociale fait l’objet d’une large utilisation marketing par la grande distribution et une chaîne de restauration rapide, explique François Bettinger, de la société Solteam, qui importe et distribue du soja. La moitié des surfaces brésiliennes dédiées à cette culture ne contiennent aucune plante transgénique. S’approvisionner en soja non-OGM ne représente pas une difficulté et n’est pas plus coûteux. » En outre, de la graine à l’usine, François Bettinger atteste de l’existence d’outils qui garantissent la traçabilité au niveau des différents maillons de cette filière.

Un guide répertorie les producteurs engagés dans des filières de qualité sans OGM

A la Cooperl Hunaudaye, qui compte dans ses abattoirs 70 % de porcs charcutiers certifiés nourris avec des aliments exempts de plantes transgéniques, soit 2,1 millions de porcs, souhaite également une évolution de la réglementation. « En raison de l’absence d’étiquetage, nous ne pouvons valoriser cette certification et la traçabilité associée, qui nous coûtent 1 400 000 € par an, soit 0,66 € par porc charcutier », témoigne Denis Olivry, responsable des achats de la branche “aliments” de la coopérative. Le cahier des charges inclut tous les aliments, depuis celui de premier âge jusqu’à celui de finition des porcs charcutiers, mais il ne prend pas en compte l’alimentation des truies.

« La région s’est engagée pour une Bretagne sans OGM, du champ à l’assiette », souligne Pascale Loget. Membre actif du réseau des quarante régions libres de plantes transgéniques, « elle soutient les initiatives pour développer des signes officiels de qualité et produire davantage de protéines végétales sur le sol breton ». Ainsi, en partenariat avec le réseau Cohérence, la Bretagne a édité un guide des produits et des producteurs engagés dans les filières de qualité sans OGM(4). A la rubrique “charcuterie”, les produits des filières qualité Cooperl figurent en bonne place, à côté de ceux issus de l’agriculture biologique. « Ce n’est pas suffisant d’être non-OGM, mais c’est une première étape », conclut l’élue socialiste. Elle fixe un prochain rendez-vous à Bruxelles, les 4 et 5 décembre, pour deux journées initiées et animées par le conseil régional de Bretagne, en partenariat avec le Brésil, l’Amérique du Nord, ainsi que quarante régions européennes sans OGM. Le thème choisi, « alimentation animale sans OGM », ciblera essentiellement le soja.

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