L’Inde déclare indésirables les singes urbanisés - La Semaine Vétérinaire n° 1270 du 19/05/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1270 du 19/05/2007

Pullulation des macaques rhésus

Formation continue

FAUNE SAUVAGE ET NAC

Auteur(s) : Martial Villemin

Alors que la plupart des grandes métropoles mondiales sont préoccupées par les problèmes liés au trafic, à la pollution ou à la criminalité, la capitale de l’Inde, New Delhi, avec ses quinze millions d’habitants, se plaint surtout de la prolifération des singes rhésus (Macaca mulatta). Les primatologues estiment en effet qu’ils sont cinq mille à avoir pris leurs quartiers dans la ville. Ils sont partout : ils traversent en troupes les grandes artères, franchissent les clôtures, pénètrent dans les habitations à la recherche de nourriture, attaquant parfois les hommes. Même le quartier général de la police a été envahi.

Certes, il y a bien longtemps que les singes et les hommes cohabitent en Inde. Ces animaux étaient même autrefois considérés comme sacrés. Ainsi, dans un ancien récit épique (le Râmayâna), Hanuman, le singe-dieu, symbolisait la sagesse, la piété, la droiture et la force. De nombreux habitants de la capitale continuent donc de distribuer des bananes et des cacahouètes à ces animaux empreints de vertus. Les autorités, quant à elles, voudraient se débarrasser des intrus. Mais comment faire ?

L’utilisation de langurs pour chasser les macaques se révèle inefficace

Voici quelques années, des rafles de singes ont été orchestrées. Ils étaient alors placés dans de vastes cages en dehors de la ville, dans le but d’être délivrés ensuite dans les forêts des Etats voisins. Mais beaucoup des gouvernements de ces derniers ont refusé ce transfert.

Quelques citadins ont alors décidé de prendre l’affaire en main. Dans certains quartiers de New Delhi, il existe des “armées animales”. Elles attachent devant les bâtiments d’imposants langurs (Presbytis entellus entellus). Plus grands et plus forts que les macaques, ces singes sont pourvus d’une longue queue et de dents acérées qui leur servent d’armes : ils font en quelque sorte régner l’ordre et protègent les constructions en chassant les macaques. Ces derniers sont pétrifiés devant leurs congénères… mais ils ne sont pas les seuls ! Ces gros singes effraient aussi les hommes.

Toutefois, cette méthode ne semble pas avoir beaucoup d’avenir. Iqbal Malik, primatologue réputée, estime que cette stratégie est mauvaise. Il y a sept ans, elle a souhaité créer une réserve pour les singes indésirables et lancer un programme de castration des mâles. Mais le gouvernement ne l’a pas suivie, préférant capturer les animaux pour les déplacer, juste pour « donner l’impression qu’il fait quelque chose ». Elle affirme par ailleurs que l’utilisation des langurs est « stupide » : les petits singes sont bien effrayés, mais ils migrent ailleurs dans la ville. En outre, elle prévoit que les deux races finiront par coexister pacifiquement. De surcroît, la mise à l’attache des langurs contrevient à la loi sur la protection de la faune sauvage !

De leur côté, les défenseurs de l’environnement font remarquer que les singes urbanisés ne sont plus capables de survivre dans la nature. Ils notent aussi que la capture en masse occasionne des blessures et que des jeunes sont séparés de leur mère. « Il nous faut inventer un autre moyen, avance Gautam Grover, chef du groupe de protection Animal Savior. Nous avons pris leurs terres, leurs arbres, leurs forêts. Tout ce que nous voulons maintenant, c’est les envoyer dans une autre forêt. Nous nous comportons envers eux comme si nous étions Dieu. » Les singes de New Delhi n’ont peut-être pas perdu la partie !

  • Source : Simon Robinson : « Way too much monkey business », Time, 13/11/2006, p. 28.

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