Le plaisir de pratiquer constitue le facteur essentiel de motivation

Bourdonnement du réveil électronique. Une voix digitalisée ne se lasse pas de répéter, de plus en plus fort : « Il est six heures trente cinq. » La main se pose, d’un geste étonnamment précis, sur la touche “snooze”… et rejoint le reste du corps sous les draps, pour “grappiller” quelques minutes de sursis, qui passent à la vitesse de l’éclair. Pourtant, quelque chose pousse alors le praticien à sortir du lit pour prendre la direction de la douche, puis de la clinique. Certains le font même avec entrain et plaisir, alors que d’autres traînent les pieds. « Plus rien ne me motive, c’est de plus en plus difficile », témoignent ainsi certains confrères.

Pour ceux qui passent sans (trop) de difficulté des bras de Morphée à la salle de consultation, le plaisir de pratiquer la médecine est la principale source de motivation, selon un sondage réalisé via le site Planete-vet.com (41,9 %). Et c’est bien là le sens même, la mission de la profession. Fort heureusement, car réaliser une tâche qui n’a pas de sens, sans objectifs définis, est l’une des plus grandes sources de stress. La médecine représente également un moyen de satisfaire certains besoins, notamment celui de se réaliser, de développer ses compétences et de faire de nouveaux apprentissages. « Il y a tellement de domaines à explorer, il y a toujours à apprendre. Notre métier est infini », constate une consœur. La variété, les incertitudes, la possibilité de relever sans cesse de nouveaux défis, de développer de nouvelles aptitudes sont particulièrement stimulants. L’absence de routine évite l’ennui.

D’autres (près de 20 %) sont essentiellement motivés par le plaisir de retrouver une équipe conviviale au sein de laquelle ils se sentent bien. Savoir qu’ils retrouvent chaque matin des personnes avec qui ils peuvent échanger et évoquer le travail, leurs passions, leurs difficultés, etc., est réconfortant. L’humour est alors un liant entre les individus et, surtout, un “décapant” efficace du stress occasionné par l’activité professionnelle.

Le travail est d’abord une question d’argent pour 15 % des confrères

Le salaire arrive en troisième position. Pour 15 % des confrères et des consœurs qui se sont exprimés, il constitue la première raison qui les pousse à se rendre au travail. Ce taux est bien loin de celui relevé au niveau de l’ensemble des salariés français, qui sont 58 % à être essentiellement motivés par la rémunération⁽¹⁾. « Il faut être honnête envers soi-même, le salaire à la fin du mois est ce qui pousse à se lever le matin », affirme un confrère. « Pourtant, la profession n’est pas trop prête à entendre ce genre de propos, ou peut-être est-ce la société française qui n’accepte pas la réussite financière par le travail. Pourquoi devons-nous nous cacher pour dire “je travaille dur, je gagne de l’argent et j’en suis fier” ? », s’interroge-t-il.

• (1) Résultats d’un sondage réalisé sur le site Monster. fr auprès de 1 448 salariés français, de décembre 2006 à février 2007.