La France repasse du niveau de risque « faible » à « négligeable 2 »

Le niveau de risque d’exposition au virus de l’influenza aviaire H5N1 hautement pathogène des oiseaux élevés en France peut de nouveau être qualifié de « négligeable 2 », estime l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) dans un avis du 25 avril dernier⁽¹⁾. Il était passé de « négligeable 2 » à « faible » en février dernier, lors de l’apparition d’un foyer d’influenza aviaire H5N1 HP dans un élevage de 160 000 dindes, à Holton, dans le Suffolk (sud-est de l’Angleterre)⁽²⁾. Les experts de l’Afssa expliquent qu’à ce jour, « en Grande-Bretagne, les résultats des analyses effectuées chez les oiseaux sauvages présents sur le site de Holton ne sont pas en faveur d’une introduction directe du virus dans ce pays par l’avifaune sauvage. L’enquête approfondie réalisée sur le site, associée à la grande proximité des souches (homologie de 99 %) isolées dans l’élevage anglais et en Hongrie en janvier dernier, semble privilégier l’hypothèse d’une introduction du virus outre-Manche à la faveur d’échanges commerciaux avec la Hongrie, où la société anglaise possède par ailleurs des filiales ».

Aucun cas d’infection n’a été identifié depuis février dernier dans l’Union

L’agence ajoute qu’aucun autre foyer domestique ni cas d’infection dans l’avifaune sauvage n’a été identifié dans l’Union européenne depuis février dernier. En outre, les migrations de printemps des oiseaux aquatiques, notamment des anatidés, sont pratiquement terminées. Par ailleurs, en Afrique du Nord et en Afrique sub-saharienne, les résultats préliminaires de la surveillance active menée de décembre 2006 à mars 2007 chez des oiseaux présents dans les principales zones de rassemblement de l’avifaune sauvage aquatique affichent toujours une absence de détection du virus H5N1 HP chez les deux mille volatiles pour lesquels les résultats sont disponibles.

La rétrogradation du niveau de risque (sur une échelle qui en compte six⁽³⁾) se traduit concrètement par l’autorisation de transporter les canards appelants et d’effectuer des lâchers de pigeons voyageurs français, sans conditions quant aux lieux où ils se font ou aux pays survolés. En revanche, la surveillance des oiseaux sauvages et des élevages, l’abreuvement et l’alimentation sous abri (avec interdiction d’utiliser des eaux de surface), la vaccination des oiseaux dans les zoos et la surveillance particulière des appelants restent en vigueur.

• (1) Avis du 25/4/2007 sur la réévaluation du risque épizootique en matière d’influenza aviaire au vu de l’évolution favorable de la situation en Grande-Bretagne, disponible dans son intégralité sur le site de l’Afssa (www.afssa.fr, rubrique « Avis »).

• (2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1256 du 10/2/2007, pp. 12-13.

• (3) Négligeable 1 et 2, faible, modéré, élevé et très élevé.