Une loi va renforcer les droits des personnes vulnérables - La Semaine Vétérinaire n° 1268 du 05/05/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1268 du 05/05/2007

Placement sous tutelle ou curatelle

Gestion

ENTREPRENDRE

Auteur(s) : Patrick Lelong

Aujourd’hui, 700 000 personnes sont placées sous un régime de protection, plus connu sous les termes de “tutelle” et de “curatelle”. Selon le médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye, « 50 000 nouvelles mesures de placement sont prononcées chaque année ». A ce rythme, la France pourrait compter près d’un million d’adultes protégés en 2010 et quelque sept millions à l’horizon 2040.

L’espérance de vie continue de progresser, tout comme les progrès de la médecine. Or la vieillesse est parfois synonyme de dépendance (par exemple en cas de maladie d’Alzheimer). Des dispositions étaient donc nécessaires pour tenir compte de cette évolution et revoir le Code civil, trop centré sur la protection du patrimoine et pas assez sur la dignité de la personne.

La loi portant réforme des tutelles a été adoptée en février dernier, après l’approbation des députés de droite comme de gauche. Elle devrait entrer en vigueur en 2009. Ainsi que le souhaitaient les notaires, réunis à Strasbourg en mai 2006 à l’occasion de leur congrès annuel consacré aux personnes vulnérables, la notion d’incapacité est remplacée par celle de protection.

La première disposition de la nouvelle loi limite le recours à la mise sous tutelle et curatelle (deux régimes de l’incapacité) à ceux et celles dont l’altération des facultés mentales est dûment constatée par le corps médical. En outre, la personne visée par une mesure de tutelle réclamée par un tiers aura droit à une information du juge des tutelles en début et en fin de procédure.

La deuxième disposition consiste en le réexamen par le juge, tous les cinq ans, des mesures de tutelle ou de curatelle qui ont été prises. Si les facultés de la personne protégée s’améliorent et qu’un certificat médical le confirme, le juge pourra agir plus rapidement pour assouplir ou adapter les contraintes de la sauvegarde.

En outre, le juge devra effectuer une audition de la personne protégée, mener une enquête auprès de son entourage pour tenir compte de tous les éléments d’appréciation destinés à prendre de justes dispositions. La décision du magistrat (ouverture ou renouvellement de tutelle ou de curatelle) pourra être contestée dans un délai d’un mois (au lieu de quinze jours aujourd’hui).

Un contrôle accru des tuteurs et davantage d’accompagnement

La loi privilégie la tutelle familiale et vise à renforcer le contrôle de la tutelle professionnelle (entre les mains des mandataires sociaux). Ainsi, les tuteurs professionnels devront être agréés et inscrits sur une liste établie par le préfet, après l’avis du procureur de la République. Ils devront pour cela justifier d’une compétence et d’une expérience professionnelles, remplir des conditions de moralité et obtenir un certificat de compétence. Tout au long de leur activité, les mandataires seront contrôlés par la Direction des affaires sanitaires et sociales (Dass). L’objectif est de limiter les risques de dérive et de promouvoir la transparence.

Par ailleurs, la nouvelle loi prévoit la création d’un accompagnement social personnalisé. Il s’agit d’aider les adultes en difficulté à gérer leur propre vie pendant une période de quatre années. Pour cela, le Conseil général sera sollicité et ce n’est qu’en cas d’échec que des mesures d’assistance judiciaire seront prises et que les prestations sociales de l’intéressé (comme le RMI) seront contrôlées par une tierce personne.

Le rôle de la famille est renforcé

Les juges devront considérer comme tuteurs prioritaires les membres de la famille.

Cela concerne non seulement le conjoint, qui est tuteur de droit, mais aussi la famille entendue au sens large. En France, les tuteurs familiaux assument la moitié des mesures de protection (soit environ 350 000) sans formation particulière. La nouvelle loi leur permet d’obtenir un droit à la formation et à une rémunération, comme s’ils étaient tuteurs professionnels.

La loi instaure en outre un mandat de protection future, une mesure souhaitée par les familles. Cela permet à chacun de désigner un mandataire afin d’administrer son patrimoine et de gérer ses revenus en cas de dépendance ultérieure. Le mandat pourra être conclu sous seing privé ou sous la forme authentique chez un notaire. Mieux vaut privilégier cette seconde solution, qui donne un pouvoir plus étendu au mandataire, toujours sous le contrôle du notaire.

P. L.
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr