« Un défi technique et intellectuel »

La Semaine Vétérinaire : Exercer exclusivement en Nac est-il rentable ?

Christophe Bulliot, consultant en petits mammifères et reptiles en Ile-de-France : Entre les consultations, les cours que je dispense à l’ENVA et au Gipsa et les articles que j’écris, les Nac assurent plus de la moitié de mon revenu. En tant que salarié d’une structure vétérinaire, je reçois également une clientèle canine, mais lorsque je suis dans le cadre du statut de collaborateur libéral, et grâce à lui, j’exerce exclusivement en Nac. Je reçois une vingtaine de ces animaux par jour et le furet est mon principal “client”.

S. V. : Quelle est votre principale motivation ?

Ch. B. : J’ai toujours apprécié ces animaux, je me suis avant tout orienté dans ce domaine par goût. Le second facteur motivant a été le défi intellectuel et technique que représente ce type d’exercice. Par exemple, réaliser une exérèse de tumeur chez un hamster est une gageure technique, la marge d’erreur est faible. Une anorexie chez un serpent relève, elle, d’une complexité diagnostique. C’est un domaine où le praticien apprend tous les jours. De par la variété des cas et des espèces, la routine n’existe pas.

S. V. : Comment décririez-vous la “clientèle Nac” ?

Ch. B. : C’est une clientèle jeune : la majorité a entre vingt et trente-cinq ans. Il y a quelque temps encore, lapins et rongeurs étaient les animaux privilégiés des enfants. Mais, aujourd’hui, de plus en plus de jeunes adultes en possèdent. La clientèle des reptiles est plus avertie qu’une clientèle “classique”. Pour donner un exemple, les propriétaires parlent de leur animal avec leur nom scientifique et établissent un dialogue “de passionné à passionné”. Ils sont aussi plus avertis : ils puisent beaucoup d’informations au sein d’associations, dans des conférences, des magazines. De plus, c’est une clientèle assez exigeante.