La stimulation du système immunitaire renforce la résistance à la cryptosporidiose

Cryptosporidium parvum est isolé dans 40 % des diarrhées néonatales des veaux. Dans la moitié des cas, il est identifié seul. Ce protozoaire est responsable de diarrhée chez des animaux le plus souvent âgés de quatre à dix jours, parfois jusqu’à trois semaines. Sans traitement, le taux de mortalité varie en moyenne de 5 à 10 %. Il peut s’élever jusqu’à 30 % en fin de saison de vêlage. Plus largement, la cryptosporidiose est reconnue comme une cause majeure des entérites néonatales des ruminants. Les chevreaux, suivis des veaux, sont les nouveau-nés les plus sensibles à l’infection.

L’importante sensibilité des veaux nouveau-nés aux infections est liée à l’immaturité de leur système immunitaire.

Des scientifiques de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont réalisé, chez des souris, des essais visant à immunostimuler les nouveau-nés. Chez les souriceaux, des constituants de la paroi des bactéries ou des composants synthétiques mimant des motifs de l’ADN bactérien ou viral ont été testés afin de favoriser la maturation du système immunitaire. L’administration orale a été privilégiée pour provoquer une réponse intestinale et a été comparée à une administration systémique.

Une réduction de 90 % de l’infection par Cryptosporidium parvum

L’administration des différents stimulants induit une réponse pro-inflammatoire transitoire au niveau de la muqueuse intestinale, caractérisée par la production de cytokines et le recrutement de cellules immunitaires, peu présentes les premiers jours suivant la naissance. Cette stimulation de la muqueuse intestinale des animaux nouveau-nés permet de réduire de 90 % l’infection par Cryptosporidium parvum, qu’elle ait lieu avant l’apparition de l’infection ou après. La protection contre le développement parasitaire est toujours aussi importante, quel que soit le mode d’administration (par voie orale ou systémique).

« Ces expériences ayant donné des résultats prometteurs chez la souris, elles seront prochainement conduites chez les ruminants, qui sont des réservoirs naturels de la contamination de l’environnement et de l’homme, précisent les auteurs de l’étude. Ce travail, fondé sur la stimulation du système immunitaire inné, pourra également être étendu à la protection contre d’autres agents pathogènes intestinaux. En outre, l’efficacité prouvée de ces immunostimulants administrés par voie orale permettra de développer, voire d’améliorer les vaccins mucosaux. »

• Sources : « Elevage : stimuler le système immunitaire des animaux nouveau-nés », Inra Presse info, n° 291, avril 2007 ; M. Barrier et coll.: « Oral et intraperitoneal administration of phosphorothioate oligodeoxynucleotides leads to control C. parvum in neonatal mice », Journal of infectious diseases, vol. 193, n° 10, pp. 1400-1407.