La formation passe par les congrès et l’expérience de terrain - La Semaine Vétérinaire n° 1268 du 05/05/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1268 du 05/05/2007

Se former en Nac

À la une

Auteur(s) : Valentine Chamard

Les confrères interrogés ont acquis leur formation principalement sur le terrain et dans les congrès, et l’ont complétée par la lecture des publications sur leurs matières de prédilection. « J’assiste chaque année à un ou deux congrès aux Etats-Unis, notamment à celui de l’Association of reptilian and amphibian veterinarians (Arav) et au congrès annuel d’Orlando. En outre, les publications proposées sur les sites Medline et Pubmed, le Journal de médecine herpétologique américaine et les nombreux ouvrages anglo-saxons consacrés à l’herpétologie sont une bonne source d’information », témoigne Lionel Schilliger.

Le Genac est un groupe moteur dans la formation des praticiens français

Parallèlement aux congrès internationaux, des conférences, orchestrées par le Groupe d’étude sur les nouveaux animaux de compagnie (Genac) de l’Afvac, sont organisées en France. Créé et porté au début des années 80 par un seul homme, Michel Bellangeon, ce groupe n’a, depuis, pas cessé de se développer, portant à plus de trois cents le nombre d’adhérents à ce jour. C’est d’ailleurs ce confrère qui, pour la première fois, a proposé la périphrase « nouveaux animaux de compagnie » pour désigner « les autres animaux que les chiens et les chats vus par le vétérinaire en consultation », lesquels commençaient à connaître un certain engouement. Cette expression est entrée depuis dans le vocabulaire courant, même si certains remettent en question le terme « nouveaux ».

Le but de ce groupe est de former les vétérinaires à la médecine et à la chirurgie des Nac. « Nous souhaitons aussi démystifier la discipline : à partir de ses connaissances générales en médecine vétérinaire, et de quelques formations de base (sur l’anesthésie ou la contention par exemple), tout praticien est à même de pouvoir les extrapoler aux Nac », explique Franck Rival, président du Genac. Depuis sa création, beaucoup de confrères ont ainsi pu se former, « palliant les lacunes de l’enseignement dispensé dans les écoles ».

Aux formations de base dispensées au début de son existence, s’ajoutent de plus poussées, notamment au travers de travaux pratiques. Un congrès spécifique au Genac, qui se déroule pendant plusieurs jours, est organisé chaque année. « Lors de cette manifestation, nous collaborons avec des intervenants autres que des vétérinaires, travaillant dans les muséums, par exemple, à seule fin d’apporter une vision plus large à la discipline », indique Franck Rival. Il y a deux ans, le Genac a collaboré avec l’Association of Avian Veterinarians (AAV), au rayonnement international. Le Genac est aussi présent au congrès annuel de l’Afvac, où une journée de formation avec des travaux dirigés interactifs sur des animaux vivants est proposée. A cela s’ajoutent des soirées et des formations organisées le week-end.

A l’ENVN, les Nac font place aux animaux d’espèces inhabituelles

Si les Nac ont longtemps brillé par leur absence au sein des écoles vétérinaires, les étudiants sortent désormais diplômés en ayant des notions sur la médecine de ces animaux. Tel est le cas à l’ENVN, sous l’impulsion de Patrick Bourdeau, qui a mis en place un enseignement adapté dès 1991. A cette époque, une semaine de cours magistraux dédiée exclusivement à cette discipline était dispensée aux étudiants de dernière année, avec l’aide d’intervenants extérieurs, sans compter les chapitres dont ils font l’objet au sein d’autres matières (nutrition, parasitologie, etc.). Au fil des années, le volume horaire des cours a diminué, mais les activités pratiques et cliniques se sont, en revanche, développées. Ainsi, depuis 1998, une clinique destinée aux animaux d’espèces inhabituelles (AEI), associée aux consultations de dermatologie-parasitologie-mycologie (clinique DPMA), a été instaurée. Cette clinique s’est en outre enrichie au fil des années de deux consultations référées, l’une en médecine externe (en 2000), l’autre en médecine interne (en 2005). L’ENVN dispose depuis 1998 de locaux d’hospitalisation spécifiques aux reptiles et, depuis cette année, les petits mammifères et les oiseaux ont eux aussi un local dédié. Dans le cadre de la réforme, un module de propédeutique a été mis en place et comporte des travaux dirigés spécifiques aux petites espèces.

En ce qui concerne les animaux de zoo, les T1-pro “canine” accompagnent depuis cette année un consultant lors de ses visites dans un parc zoologique, dans le cadre des contrats signés entre ces établissements et l’école. En outre, ces étudiants, dans leurs rotations cliniques, participent aux activités du centre de soins.

Cet effort d’enseignement a pu se développer grâce à des motivations personnelles de jeunes enseignants en chirurgie, en anesthésie, en anatomo-pathologie ou encore en médecine interne. Le centre hospitalier vétérinaire de l’ENVN a pu recruter en septembre dernier un praticien hospitalier dont les fonctions sont essentiellement dédiées à cette activité.

Patrick Bourdeau insiste sur le fait qu’à l’ENVN, le terme Nac est de moins en moins employé. Il est remplacé par une autre périphrase, « animaux d’espèces inhabituelles » (AEI). « Cela permet de regrouper les animaux par espèce, et non par fonction. L’expression AEI est ainsi une notion générale, incluant l’animal de compagnie, de laboratoire, de zoo. Cela est plus cohérent, et mieux perçu par l’établissement, car les enjeux ne concernent pas seulement un domaine marginal des animaux de compagnie, mais aussi des espèces de laboratoire, ou encore la faune captive des zoos ou des collections. Les AEI forment ainsi une entité à part des filières canine, équine ou des animaux d’élevage de production. De plus, les Nac ne sont plus si nouveaux et le caractère de “compagnie” est discutable lorsqu’il s’agit de reptiles, par exemple », estime Patrick Bourdeau.

Pour Franck Rival, « le dernier consortium sur l’harmonisation de l’enseignement vétérinaire en Europe a pointé du doigt l’absence de chaire d’animaux exotiques en France, seul pays d’Europe à ne pas en bénéficier. Il est certain que l’enseignement français a de gros retards, par rapport aux Pays-Bas notamment, où chaque étudiant de la faculté d’Utrecht suit, lors de sa scolarité, une cinquantaine d’heures de cours sur le perroquet ! Le frein principal au développement de cet enseignement est l’allocation de budgets adaptés et le fait qu’il repose sur la bonne volonté des enseignants. Des efforts sont faits, mais la formation reste théorique. Un important travail devra être réalisé dans les années à venir pour développer l’enseignement pratique. »

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr