L’aéroport de Lyon se dote de contrôleuses “z’ailées”

Aéroport Lyon-Saint-Exupéry. 40 000 à 50 000 individus ont débarqué fin mars dernier pour s’installer dans un pré à proximité du tarmac. Il ne s’agit pas de passagers clandestins ni de “raveurs”, mais de véritables soldats du ciel investis d’une mission scientifique. Leur quartier général est constitué d’une dizaine de ruches placées sous le commandement et la surveillance d’un apiculteur de la Loire, Michel Béraud. Leur mission est de mesurer la pollution atmosphérique générée par le trafic aérien. Pour cela, les ruches sont équipées d’un système de peignes qui brossent les pattes des abeilles lorsqu’elles franchissent le seuil de “l’habitacle” après leur récolte. Les boulettes de pollen tombent alors dans un réceptacle. Elles seront analysées par la suite, sur un rythme trimestriel, pour rechercher des traces d’hydrocarbures aromatiques polycycliques et de métaux lourds. Le miel sera lui aussi étudié pour suivre l’évolution de la flore année après année. « Les abeilles sont d’excellents bio-indicateurs, elles sont particulièrement sensibles à la pollution de l’air », explique indique Lionel Lassagne, directeur du développement durable de l’aéroport de Lyon.

C’est la première fois qu’un tel dispositif est mis en place dans un aéroport européen. Il complète celui d’analyse physico-chimique de l’air installé par le comité de coordination et de contrôle de la pollution atmosphérique de la région lyonnaise (Coparly) qui dispose, depuis 2004, d’un capteur fixe en bout de piste.