« J’ai appris la biologie des oiseaux auprès des naturalistes »

La Semaine Vétérinaire : Pourquoi avez-vous choisi de vous consacrer de façon privilégiée à la faune sauvage et aux Nac, en particulier aux oiseaux ?

Jean-Marie Péricard, consultant en Nac et en faune sauvage à Sigean (Aude) : Mon amour pour la nature, né dès l’âge de douze ans, m’a tout naturellement conduit à m’intéresser aux animaux de la faune sauvage. Les oiseaux en particulier sont une passion : à seize ans, j’effectuais des stages de baguage, dispensés par les muséums d’histoire naturelle. Mon apprentissage de la biologie des animaux sauvages et de l’ornithologie, tout comme ma motivation, sont nés sur le terrain, auprès des associations naturalistes.

S. V. : Quelles formations avez-vous suivies ?

J.-M. P. : Ce domaine n’était pas enseigné lorsque j’étais étudiant. A la fin de mes études, je suis parti à Sydney (Australie), l’un des rares endroits au monde qui proposaient à l’époque une formation en faune sauvage. Après avoir accompagné les vétérinaires de deux zoos australiens et celui des parcs nationaux, je suis revenu en France, où j’ai effectué ma thèse à l’Afssa de Nancy. C’était l’unique centre en France, via ses recherches sur la rage, à s’intéresser à la faune sauvage. Puis j’ai obtenu un diplôme d’épidémiologie et un CES de pathologie aviaire, normalement destiné à l’exercice dans la filière industrielle, mais dont les données peuvent être extrapolées aux oiseaux de compagnie. En outre, je suis membre de l’Association of Avian Veterinarians, qui traite à la fois des oiseaux sauvages et de compagnie, et qui organise des congrès internationaux où se mêlent conférences et ateliers pratiques de qualité.

S. V. : Quelle part consacrez-vous aux Nac dans votre pratique quotidienne ?

J.-M. P. : Après avoir exercé pendant six ans à temps plein dans un zoo, je me suis installé en clientèle, tout en restant consultant en parc zoologique. Aujourd’hui, cette part d’activité est restreinte, car les zoos préfèrent aux consultants des vétérinaires attitrés. En moyenne, les Nac (oiseaux, reptiles, mammifères) représentent entre 25 et 40 % de mon activité, selon les saisons (les tortues hibernent) ; le reste est consacré à la canine.