Le gène JUN détermine la virulence des liposarcomes

Les liposarcomes font partie des sarcomes les plus fréquents chez l’homme adulte. Si certains sont faciles à soigner, d’autres présentent un moins bon pronostic (envahissement local et métastases). A l’Institut Curie, l’équipe d’Alain Aurias⁽¹⁾ a mis en évidence l’origine du caractère agressif de ces tumeurs. Ainsi, tant qu’elles gardent leur capacité à fabriquer des graisses, les cellules tumorales prolifèrent peu et sont généralement de bon pronostic. En revanche, une fois cette faculté perdue, les lipo-sarcomes deviennent particulièrement agressifs. Les chercheurs viennent d’identifier le responsable de cette défaillance : le gène JUN. Jusqu’alors, seuls deux gènes étaient connus dans le développement de ces sarcomes : le gène MDM2 qui empêche les cellules de mourir et le gène CDK4 qui active la division cellulaire.

La recherche de mutations du gène JUN pourrait, à l’avenir, s’intégrer dans le diagnostic, afin d’identifier précocement les patients souffrant d’une forme agressive de cancer pour adapter le traitement. Les malades dont la tumeur est de bon pronostic pourraient, pour leur part, bénéficier d’une “désescalade” thérapeutique et éviter certains traitements lourds et inutiles. Les chercheurs s’attachent désormais à identifier une molécule susceptible d’agir sur les mutations du gène JUN et, éventuellement, de rétablir son fonctionnement normal (il existe déjà des molécules ciblées sur les mutations des gènes MDM2 et CDK4). Plus largement, la connaissance du profil génétique des tumeurs, quelle que soit leur nature, devrait ainsi servir à affiner le diagnostic et à améliorer le traitement des cancers.

• (1) Unité Inserm 830 de génétique et biologie des cancers, dirigée par Olivier Delattre.

• Source : O. Mariani et coll. : « JUN oncogene amplification and overexpression blocks adipocytic differentiation in highly aggressive sarcomas », Cancer Cell, 10/4/2007, n° 11, pp. 361-374.