62 % des confrères et des consœurs rêvaient d’être vétérinaire quand ils étaient enfants - La Semaine Vétérinaire n° 1267 du 28/04/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1267 du 28/04/2007

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Carole Ballin

Que sait-on du métier de vétérinaire avant l’âge de onze ans ? Certainement pas grand-chose. La réalité de l’univers professionnel est bien éloignée de ce qu’imaginent les préadolescents et les adolescents. Certes, le stage en milieu professionnel réalisé au collège, en classe de troisième, peut dévoiler quelques facettes du métier “rêvé”, mais elles restent bien floues. Pourtant, malgré ce peu d’informations, il est étonnant de constater que les enfants ont souvent une idée précise de la profession qu’ils souhaitent exercer. La question « que veux-tu faire plus tard ? » reste rarement sans réponse. Et la profession de vétérinaire figure dans le “top ten” des métiers cités. Il occupe même la première place jusqu’à l’âge de douze ans(1). Ainsi, 62 % des confrères interrogés sur l’origine de leur vocation répondent qu’ils ont presque toujours su qu’ils voulaient « soigner les animaux ».

La proximité des animaux pourrait expliquer cet engouement. En effet, la France figure au premier rang des pays européens pour la possession d’animaux familiers. Ainsi, plus d’un foyer français sur deux accueille au moins un animal de compagnie. S’entourer de chiens, de chats, de hamsters, de lapins, etc., est un besoin récurrent chez les plus jeunes. Et deux tiers des enfants qui ne possèdent pas de chien en désireraient un(2). Confident, interlocuteur privilégié ou meilleur ami, l’animal représente un soutien émotionnel important. En prendre soin et, de cette façon, assumer la responsabilité d’un être vivant est par ailleurs particulièrement gratifiant et contribue à l’éducation.

La télévision contribue aussi à expliquer le succès de ce métier

Un autre facteur est à prendre en compte pour expliquer le succès du “médecin des animaux” : la télévision. La série Daktari, diffusée pour la première fois en 1969, a ainsi suscité bien des vocations. Elle met en scène les protagonistes d’un centre de recherche, au Kenya, dont l’objectif est de soigner et d’étudier la faune locale. Le vétérinaire Marsh Tracy y passe de longs moments à sillonner la savane en jeep zébrée en compagnie de Judy, une femelle chimpanzé particulièrement futée, et de Clarence, un lion “loucheur”. De quoi faire rêver les jeunes téléspectateurs.

Mais une fois le diplôme en poche, la réalité est-elle à la hauteur des espérances ? Il faudra un autre sondage pour savoir si les confrères et les consœurs regrettent leur choix, estimant avoir été aveuglés par un fantasme, ne retenant que l’aspect le plus brillant de la profession. « Encore une erreur de jeunesse », ironise ainsi l’un deux, alors que pour un autre, « la passion est intacte vingt ans plus tard »

  • (1) Enquête « Les clés de l’actualité », publiée sur le site www.lesclesjunior (archive du 26/5/2005).

  • (2) Selon une enquête de l’Institut de recherches interdisciplinaires sur la relation entre l’homme et l’animal (IEMT).

réactions Internet

Influencé par une arche de Noé à ciel ouvert

J’ai su que je voulais faire ce métier avant l’âge de onze ans. La fenêtre de ma chambre donnait sur la cour intérieure de l’hôtel particulier d’un vétérinaire, une arche de Noé complètement surréaliste en plein centre ville ! Le point d’orgue était le jour du marché hebdomadaire, où tous les animaux de la ferme se donnaient rendez-vous dans cette salle de consultation à ciel ouvert.

Eric Chevanne

Un premier tatouage à quatorze ans

Je pense que j’ai voulu être vétérinaire dès que j’ai su marcher… Mon chien en a fait les frais, surtout lorsque mes parents m’ont acheté le livre Soignez vous-même vos animaux de compagnie. Dès l’âge de douze ans, je passais tous mes week-ends chez le vétérinaire.

J’ai pu faire mon premier tatouage à quatorze ans ! Quelle fierté. Quand j’étais plus petite, j’habitais au Kenya (mes parents travaillaient pour une organisation humanitaire) et j’avais soumis à l’ONU un projet de maternité pour lapines. Mais cela n’a pas abouti…

Je n’ai jamais changé d’avis sur mon avenir, malgré les conseillers d’orientation qui voulaient me faire croire que je n’y arriverais jamais. Je suis aujourd’hui une vétérinaire totalement épanouie dans son travail, qui passe tous les matins la porte du cabinet avec un grand sourire aux lèvres.

Jennifer Delerue

A trois ans déjà, je savais

J’avais environ trois ans lorsque j’ai pris conscience de ma vocation, et je n’ai jamais changé d’avis. Même si j’ai parfois douté (stress de la « prépa »), il ne m’est pas venu à l’esprit de faire autre chose. Et malgré les difficultés, je n’imagine toujours pas, aujourd’hui, m’orienter vers une autre activité.

Christelle Laurent-Adamus

Vous avez dit vocation ?

C’est ma mère qui m’a dit en avril, l’année du baccalauréat : « Et si tu faisais vétérinaire, c'est plus court que médecine, non ? »

Daniel Laurent
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