Valovet analyse les revenus des vétérinaires - La Semaine Vétérinaire n° 1266 du 21/04/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1266 du 21/04/2007

Revenus des libéraux. Valorisation des actes et du praticien

Actualité

Auteur(s) : Marine Neveux

La réflexion porte désormais sur l’aspect financier de l’exercice professionnel, au-delà du ressenti et des différences individuelles, pour disposer de données objectives.

Le groupe de travail Valovet(1), qui fédère dans une même réflexion les représentants de diverses composantes de la profession(2), continue de déployer ses outils : il recense actuellement l’ensemble des données permettant d’évaluer, de façon objective, les revenus des vétérinaires libéraux. La mise en place de cet observatoire des revenus a pour objectif de fournir des valeurs de référence sur lesquelles s’appuyer. Le sous-groupe de travail chargé de ce dossier est constitué par nos confrères François Courouble, Yannick Poubanne et Thierry Jourdan. Cet aspect financier et quantitatif n’est, bien entendu, qu’une partie de la réflexion sur la valorisation des actes et du vétérinaire engagée au sein de la profession.

Un revenu moyen annuel de 61 777 € pour les hommes et de 38 990 € pour les femmes

Les chiffres obtenus, comme toutes statistiques, méritent une certaine précaution dans leur interprétation. Plusieurs tendances émergent néanmoins de l’analyse des données compilées sur cinq ans.

Selon les chiffres fournis par la Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires (CARPV), le revenu moyen pour les hommes, en 2005, atteint 61 777 €. Pour les femmes, il est de 38 990 €. En outre, plus de la moitié des vétérinaires libéraux gagnent moins que la moyenne (le revenu médian est égal à 52 540 €). Comme le précise François Courouble, président de la CARPV, il peut être difficile de comparer les revenus des vétérinaires libéraux avec ceux d’autres professions, car les données ne sont pas établies de la même façon, ni sur des populations homogènes (âge moyen, etc.). « Pour réaliser une analyse fine et cohérente, Valovet a considéré les revenus représentatifs dont dispose la CARPV, c’est-à-dire ceux de l’année n - 2 (2005) pour les confrères qui sont encore en exercice et qui l’étaient il y a deux ans », explique notre confrère. C’est pourquoi ne sont pas inclus dans cette étude certains jeunes installés ou praticiens partis à la retraite, des vétérinaires en situation d’invalidité supérieure à 66 % (ils sont environ soixante-dix actuellement pris en charge par le régime de prévoyance), des praticiens qui dégagent un revenu cinq fois supérieur au plafond de la Sécurité sociale, ou encore des confrères en déficit à n - 2.

Une augmentation régulière au cours des dix dernières années

Valovet a également étudié les revenus des 7 093 vétérinaires qui ont déclaré un revenu d’exercice durant six années de suite, de 2000 à 2005 (sont donc exclus notamment les débuts et fins de carrière, les revenus plafonnés, les femmes ayant interrompu leur activité, etc.). 2004 et 2005 apparaissent alors comme de bonnes années. Il convient toutefois de mettre un bémol en raison des charges sociales : elles sont en effet prises en compte deux ans après et introduiront donc un biais pour 2006. Au cours des dix dernières années, la situation est globalement positive puisque le revenu moyen augmente régulièrement, de 23,22 %, pour une inflation de 16,01 %.

La comparaison de l’évolution sur les cinq dernières années, en répartissant les vétérinaires en quatre tranches de revenus, fait apparaître que les revenus élevés augmentent plus vite que les faibles. Les montants les plus importants sont observés en zone rurale et dans une tranche d’âge qui va de trente-cinq à cinquante-cinq ans. L’influence de la région est également marquée : le Sud affiche les chiffres les plus bas (avec en fin de peloton la Corse, le Languedoc, la Provence-Alpes-Côte d’Azur), contrairement à la Picardie, au Nord-Pas-de-Calais, à la Champagne-Ardennes, à la Franche-Comté ou encore au Poitou-Charentes.

En outre, une différence selon le sexe apparaît nettement. Elle est à modérer par un âge moyen plus bas en 2005 : 41,36 ans pour les femmes versus 47,61 pour les hommes. « De plus, l’activité des consœurs est plutôt canine, elles travaillent plus souvent seules ou à temps partiel et avec des périodes d’arrêt », analyse le groupe de travail Valovet. En conséquence, tous ces biais devront être pris en compte afin d’établir des conclusions sur les conséquences de la féminisation par rapport aux revenus, avec notamment les questions du temps de travail effectif et du niveau de facturation.

Une comparaison nettement défavorable par rapport aux autres libéraux de santé

Comparés aux revenus des autres professionnels de santé, ceux des vétérinaires libéraux sont plutôt en bas de l’échelle. Cette constatation reste toutefois à objectiver en raison de modes de calcul différents selon les professions.

Par ailleurs, revenus et chiffre d’affaires sont à distinguer. « Le revenu global des vétérinaires libéraux n’est évidemment pas le reflet direct du chiffre d’affaires de la santé animale. La rémunération des vétérinaires salariés des structures libérales, le coût des locaux professionnels et du fonctionnement de la structure, l’investissement en matériel sont des postes en forte augmentation depuis plusieurs décennies. » Tous ces chiffres s’inscrivent dans la réflexion globale lancée par Valovet en janvier 2006, à l’initiative du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral. Une présentation de ces données est envisagée, à l’occasion, par exemple, de réunions locales. Cette démarche n’est qu’une étape de plus dans « la valorisation du vétérinaire et de ses actes ».

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1263 du 31/3/2007 en pages 12 et 13.

  • (2) Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL), Association vétérinaire équine française (Avef), Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires (CARPV), Vétos-Entraide, Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac) et Conseil supérieur de l’Ordre.

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