La formation continue s’invite aussi au congrès de la profession pharmaceutique - La Semaine Vétérinaire n° 1265 du 07/04/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1265 du 07/04/2007

Salon Pharmagora. Réglementation applicable aux professionnels de santé

Actualité

Auteur(s) : Hervé-Patrick Piel

Comme les vétérinaires, les pharmaciens tentent d’encadrer l’obligation de se former.

La formation contre vents et marées » est le titre d’une conférence organisée par l’Union des organismes de formation (UNOFormation). Elle aurait pu être présentée lors d’un congrès vétérinaire, mais c’est à Pharmagora, le salon de la pharmacie, qu’elle s’est tenue, fin mars à Paris. En lieu et place des confrères, une cinquantaine de pharmaciens, réunis pour écouter les exposés du président de l’UNOFormation, des représentants de l’Organisme paritaire collecteur agréé des professions libérales (OPCA-PL), Alain Kaminski (sous-directeur) et Anne-Marie Jasnot (responsable du secteur santé), et d’un représentant de l’Ordre des pharmaciens, Jérôme Parésys-Barbier. L’intitulé même de la conférence contenait une réalité commune : beaucoup reste à faire dans le domaine de la formation continue.

Un Conseil national de la formation pharmaceutique continue est prévu

Il y a dix ans, Pharmagora avait vu émerger la volonté de regrouper les organismes de formation. Celle-ci s’était matérialisée sous la forme de l’Union nationale des organismes de formation des professions de santé (Unof). Depuis, les choses semblent avoir peu évolué.

Le décret paru au Journal officiel du 3 juin 2006 sur l’obligation de formation des professionnels de santé, ainsi que les textes d’application de la loi du 4 mai 2004 sur le droit individuel à la formation (Dif)(1) pour les salariés (qui concerne également les vétérinaires), entraînent la nécessité d’une nouvelle impulsion de la part des professionnels salariés ou libéraux, a indiqué le représentant de l’Ordre de pharmaciens. La mise en place d’un Conseil national de la formation pharmaceutique continue, distinct du Conseil de l’Ordre, est donc programmée.

Selon Jérôme Parésys-Barbier, l’Ordre des pharmaciens devra prendre une part importante à la mise en place de ce conseil national. Face à cette obligation de formation, prévue de longue date par le Code de déontologie des pharmaciens (comme c’est le cas également chez les vétérinaires), mais renforcée par le décret de 2006, l’Ordre des pharmaciens se dit prêt à assurer cette tâche dès la parution des décrets d’application, attendue avant l’été.

La surveillance de l’obligation de formation, mais aussi et surtout la mise en place des moyens qui la rendent possible, entreront dans les attributions de la nouvelle instance.

Le président de l’Ordre des pharmaciens et celui de l’UNO Formation s’accordent sur la nécessité de ne pas confondre la formation avec l’information délivrée par les laboratoires ou certaines réunions professionnelles. Elle se doit de correspondre à un cadre et à des objectifs précis. La formation pharmaceutique continue concernera l’équipe officinale, les pharmaciens adjoints et les titulaires.

Les critères d’agrément des organismes de formation restent à définir

Pédagogie, qualité scientifique, critères d’évaluation, transparence des financements, etc. : les critères d’agrément, qui restent à définir, constitueront un label de qualité. De même, les structures du conseil ne sont pas encore organisées sur le plan matériel. Les actions de formation suivies par le professionnel devront être déclarées au bout de cinq ans, mais la mise en place du système d’évaluation reste à faire.

Au “crédit d’heures” déjà tenté expérimentalement chez les vétérinaires correspondra, chez les pharmaciens, un système de crédit de points, acquis lors de l’action de formation certifiée par l’organisme de formation. Déjà effectif chez les médecins depuis l’été 2006, et chez les dentistes depuis le début de l’année, le représentant de l’Ordre des pharmaciens souhaite sa mise en place rapide.

Le Conseil national de la formation pharmaceutique continue délivrera alors une attestation et informera le Conseil de l’Ordre. En cas de non-respect de l’obligation de formation, aucune sanction ni contrainte n’est actuellement prévue pour la profession pharmaceutique.

Selon le représentant de l’Ordre, la formation est nécessaire et, en l’absence de mise à jour des connaissances, le professionnel risque, au bout de quelques mois, de ne pouvoir faire face à ses obligations professionnelles. En outre, en cas d’action juridique en responsabilité civile, le juge prendra en compte un éventuel déficit de formation comme un élément fortement négatif pour le professionnel mis en cause. De même, la bonne mise en place de la formation et de son évaluation véhiculera une image positive de la profession auprès des patients consommateurs et des pouvoirs publics.

12 % des pharmaciens seulement suivent actuellement une formation

Les responsables de l’OPCA ont fourni des données chiffrées. L’an passé, les 110 000 salariés des équipes officinales ont suivi quelque 16 509 actions de formation validées, dont 14 027 pour une actualisation des connaissances. Moins de 12 % des pharmaciens réalisent donc actuellement une action de formation dans un cadre organisé.

Aujourd’hui, les budgets de formation sont équilibrés entre la taxe perçue et les dépenses engagées. L’augmentation annoncée du nombre des actions pose un problème de financement. Rien n’est défini actuellement, selon Anne-Marie Jasnot. Pour Alain Kaminski, un effort de la profession est nécessaire, en dehors de ses obligations légales strictes, pour équilibrer les budgets, car la dépense n’est pas couverte en totalité par la collecte.

Les demandes exprimées pour 2006 concernaient l’hygiène, la médication familiale, la diététique, l’homéopathie (660 demandes), la réserve hospitalière, la communication (1 300) les grandes affections (3 600). Le secteur vétérinaire n’a motivé que 180 demandes.

D’autres professions ont des scores identiques ou supérieurs. Les notaires envoient leurs salariés en formation une fois tous les trois ans en moyenne !

Selon le représentant de l’Ordre des pharmaciens, la formation devra atteindre 30 % dans un futur proche. Son objectif est d’améliorer les pratiques professionnelles et le service rendu au patient. Il a ainsi rappelé que le maintien de la marge est lié à la valeur ajoutée apportée par le professionnel, laquelle découle d’une compétence reconnue, issue d’une formation adaptée de l’équipe officinale.

  • (1) Loi n° 2004-391 du 4/4/2004 relative à la formation professionnelle tout au long de la vie et au dialogue social.

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