Sur la 35e édition de l'Iditarod, Stuart Nelson coordonne les trente-cinq confrères bénévoles - La Semaine Vétérinaire n° 1260 du 10/03/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1260 du 10/03/2007

Course en Alaska. Rencontre avec le vétérinaire en chef

Actualité

Auteur(s) : Maëlle Gouix

La course de chiens de traîneaux la plus célèbre du monde a débuté le 3 mars dernier. Elle relie Anchorageà Nome, en Alaska, soit un parcours de1 850 km. Tirés chacun par une équipe d'environ seize chiens, 83 mushers s'affrontent sous des températures polaires. Stuart Nelson, vétérinaire en chef, coordonne les trente-cinq confrères bénévoles présents sur le parcours. Ce passionné des grands espaces a répondu à quelques questions.

La Semaine Vétérinaire : Comment se prépare l'Iditarod d'un point de vue vétérinaire ?

Stuart Nelson : Chaque équipe est contrôlée avant la course : les chiens subissent un examen physique, un prélèvement sanguin et un électrocardiogramme. Depuis l'instauration de ce dernier dans nos procédures, en moyenne deux chiens souffrant d'anomalies cardiaques significatives sont sauvés par chaque année. L'hématocrite est contrôlé systématiquement. En effet, il chute de 1 % par jour de course, probablement en raison des pertes sanguines associées aux fréquentes diarrhées hémorragiques (de stress). Un antiparasitaire à large spectre est administré à chaque animal avant le début de l'épreuve.

Le contrôle est à la fois individuel et collectif. L'ensemble des données permet d'établir des valeurs références spécifiques des chiens de traîneaux.

S. V. : Quelles sont les urgences à gérer pendant la course ?

S. N. : La première maladie rencontrée est la diarrhée de stress, suivie par des affections musculo-squelettiques, généralement légères. La rhabdomyolyse d'effort, fréquente chez les lévriers de course, est peu observée et seulement notée dans le premier tiers de la course.

Les mushers connaissent bien leurs chiens et savent s'occuper des problèmes courants comme les brûlures par le froid ou encore les plaies aux coussinets.

S. V. : Quelle relation entretenez-vous avec les mushers ?

S. N. : Il ne s'agit pas de faire la police sur la course, mais plutôt d'établir un partenariat “de confiance” avec les mushers. Ils sont au contact de leurs chiens quotidiennement, les entraînent toute l'année et sont par conséquent tout à fait capables de repérer les attitudes anormales de chacun d'entre eux. J'essaie surtout de les former à la prévention et à la détection d'affections graves telles que les myopathies, les ulcères gastriques et l'hyperthermie. Les ulcères, souvent décelés lors de l'autopsie des chiens décédés pendant la course, ont d'ailleurs fait l'objet d'une étude par endoscopie les années précédentes. Dès lors, une prise quotidienne de famotidine (anti-acide) est administrée préventivement. L'incidence des ulcères a diminué. Cette année, la carence en fer et l'hypoglobulinémie sont à l'étude.

S. V. : Quels changements avez-vous observés au fil des années ?

S. N. : Les chiens sont de plus en plus performants, en partie grâce à la sélection effectuée par les mushers. Lesiberian husky a été délaissé au profit de l'alaskan husky (obtenu par croisement avec le pointer, le berger allemand, le bordercollie, etc.). Ce dernier, qui possède un pelage beaucoup moins adapté au froid, est plus rapide. La nourriture distribuée aux animaux a radicalement changé. Auparavant nourris exclusivement de viande et de poisson, les chiens reçoivent aujourd'hui une alimentation industrielle spécialement adaptée. Certains mushers tentent d'améliorer leurs techniques d'entraînement au fil des années. C'est le cas de Jeff King notamment, vainqueur de l'Iditarod 2006. Il est le premier à faire nager ses chiens et utilise depuis peu un caisson hyperbare afin d'augmenter l'hématocrite et d'améliorer ainsi leurs performances.

S. V. : Quelles sont vos attentes pour les prochaines éditions ?

S. N. : L'éradication totale des ulcères gastriques serait une belle avancée. De nouvelles améliorations en termes d'alimentation sont attendues. Actuellement, l'accent est mis sur les antioxydants, en particulier la vitamine E, qui a démontré son intérêt sur l'endurance des chiens.

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