Les aliments pour bovins sont la principale cause des cas NAIF d'encéphalopathie spongiforme bovine - La Semaine Vétérinaire n° 1260 du 10/03/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1260 du 10/03/2007

Cas d'ESB nés après l'interdiction des farines (NAIF)

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : J.-P. G.

En France, les farines de viande et d'os (FVO) sont exclues des aliments pour bovins depuis juillet 1990. Malgré cette interdiction, des cas d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) nés après cette date, appelés NAIF (nés après l'interdiction des farines), ont été diagnostiqués. Une étude castémoin a permis d'évaluer trois hypothèses :

- l'existence de contaminations croisées des aliments pour bovins par des FVO au cours de leur fabrication ou pendant leur transport ;

- l'existence de contaminations croisées dans les élevages, par la distribution aux bovins d'aliments destinés à d'autres espèces pour lesquelles les FVO étaient encore autorisées ;

- le rôle de dérivés d'origine animale (graisses et phosphate) encore autorisés dans l'alimentation des bovins et non sécurisés.

182 cas d'ESB NAIF (nés entre le 1er janvier 1991 et le 1er janvier 1995) sont comparés à 182 témoins nés dans des exploitations où aucun cas n'a été détecté. La période étudiée s'étend de la naissance de l'animal jusqu'à deux ans avant sa mort.

Les données sont collectées au moyen d'un questionnaire, d'un entretien avec l'éleveur et d'une consultation des factures d'achat d'aliments. L'association entre les hypothèses de facteurs de risque et le statut des animaux est étudiée par le test du Chideux. Les variables liées au seuil de 20 % sont ensuite introduites dans un modèle de régression logistique conditionnel.

L'analyse des résultats montre que la consommation d'aliments concentrés pour bovins du commerce avant deux ans est le seul facteur de risque d'ESB au seuil de 5 %. Le risque est supérieur quand plus de trois aliments différents sont consommés au cours de cette période. Dans une moindre mesure (au seuil de 10 %), la consommation de lacto-remplaceur et la présence dans l'exploitation d'ateliers de volailles et/ou de lapins, pour lesquels des aliments du commerce ont été achetés, sont également des facteurs de risque d'ESB.

L'étude a permis d'écarter plusieurs autres hypothèses : la présence d'un atelier porc dans l'exploitation, la contamination des aliments pendant le transport et le rôle des compléments minéraux et vitaminiques. « Les aliments concentrés pour bovins apparaissent comme la principale cause de contamination des cas NAIF d'ESB, mettant ainsi en évidence les limites de cette mesure de contrôle », concluent les auteurs.

  • Source : N. Jarrige et coll. : « Les aliments pour bovins, principale cause des cas d'ESB nés après l'interdiction des farines animales », Renc. Rech. Ruminants, 2006.

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