L’approfondissement de l’épidémiosurveillance des virus influenza porcins est nécessaire - La Semaine Vétérinaire n° 1258 du 24/02/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1258 du 24/02/2007

Santé animale. 39e journées de la recherche porcine

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Cette année, les communications dédiées à la santé animale (douze sur une cinquantaine au total) ont dépassé en nombre les autres sujets abordés (environnement, économie, bien-être, alimentation, qualité, génétique et reproduction) lors des journées de la recherche porcine (JRP). Ces dernières, coorganisées par l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et l’Institut du porc (Ifip), se sont déroulées du 6 au 8 février à Paris.

Actualité oblige, l’influenza chez le porc a été l’une des affections abordées lors de la session santé animale. Gaëlle Kuntz-Simon, de l’Afssa de Ploufragan, a dans un premier temps rappelé que la grippe est devenue endémique dans la population porcine mondiale. Les sous-types H1N1, H3N2 et H1N2 circulent actuellement en Europe et en Amérique du Nord. En Europe, les examens sérologiques chez les porcs en engraissement révèlent des prévalences de 50 à 90 % pour le sous-type H1N1 selon les pays. Celle du sous-type H3N2, forte au début des années 90, tend à diminuer, tandis que celle du H1N2 n’a cessé d’augmenter ces dernières années. D’autres sérotypes sont présents chez les porcs dans le monde (H1N7, H4N6, H3N3, H7N7, H9N2, H3N1 et H5N1 en Indonésie), mais ils ne sont pas, contrairement aux autres, (encore) adaptés à cette espèce.

Abordant la prophylaxie médicale chez le porc, la chercheuse a souligné que les vaccins actuels (à base de sous-types H1N1 et H3N2) protègent mal contre le sous-type H1N2 (problème de protection croisée). En outre, en termes de santé tant animale que publique (la grippe porcine est une zoonose), Gaëlle Kuntz-Simon et son équipe insistent sur l’intensification des recherches concernant les relations antigéniques qui existent entre les souches qui circulent chez les porcs et les hommes. En effet, l’espèce porcine, réceptive aux virus influenza humains, constitue un maillon dans la transmission interespèce et la génération de virus réassortants.

Le diagnostic sérologique des infections grippales est souvent délicat en pratique

Une autre communication présentée par Gaëlle Kuntz-Simon a eu pour but de démontrer la difficulté d’interprétation des résultats des tests d’inhibition de l’hémagglutination (IHA)(1). L’étude a été menée dans cinq élevages naisseurs-engraisseurs. Les anticorps vis-à-vis du virus influenza porcin ont été dosés par IHA dans les sérums de soixante porcelets pour chaque élevage, toutes les trois semaines depuis quarante-huit heures de vie jusqu’à la fin de l’engraissement, ainsi que dans le sérum des mères dix jours après la mise bas. Les observations de l’étude sont multiples. Les titres IHA chez les nouveau-nés dépendent des taux chez la mère. Ils déclinent au cours du temps et se maintiennent jusqu’à la fin du post-sevrage, lorsque les quantités transférées ont été importantes, notamment chez les porcelets issus de truies vaccinées. La séroconversion pendant la croissance est observée dans trois élevages à des périodes variables et s’associe à l’expression clinique de la maladie. Les passages viraux restent cliniquement inapparents dans les deux autres élevages.

En outre, l’étude révèle que les titres IHA peuvent atteindre un maximum en deux ou trois semaines. Mais l’évolution est parfois plus lente. Le maintien des anticorps semble dépendre de la fréquence des porcs touchés et des titres et, selon le cas, ils peuvent décliner rapidement. Ainsi, la scientifique souligne que des animaux se sont révélés séronégatifs à la fin de l’engraissement, alors qu’ils étaient séropositifs quelques semaines auparavant. Un effort de recherche reste donc aussi nécessaire dans ce domaine, conclut Gaëlle Kuntz-Simon.

  • (1) La réponse immunitaire du porc à la suite d’une infection par le virus influenza porcin inclut la production d’anticorps dirigés contre l’hémagglutinine (HA).

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