34 % des troubles du petit côlon chez le cheval proviennent d’une impaction - La Semaine Vétérinaire n° 1258 du 24/02/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1258 du 24/02/2007

Affections du côlon descendant

Formation continue

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Gwenola Touzot-Jourde

Une étude montre un taux de survie de 91 à 95 % selon le traitement médical ou chirurgical.

Parmi les maladies du petit côlon, les obstructions intra-luminales, par des matières fécales (impaction), du méconium ou des entérolithes, sont les plus fréquentes. L’incidence de l’impaction est évaluée à 34 % des troubles du petit côlon, mais représente seulement 2,5 % des causes de coliques chez le cheval. En raison de cette faible incidence, les informations concernant les facteurs de risque, la pathogénie et le pronostic sont rares et parfois contradictoires.

Dans une étude, une équipe américaine analyse quarante-quatre cas collectés sur une période de cinq ans, essaie d’extraire des facteurs de risque et étudie les résultats des traitements. Ces derniers sont ensuite comparés aux données d’un groupe de chevaux hospitalisés dans le même centre pour une impaction du gros côlon. Tous les cas ont été référés au centre chirurgical pour une douleur abdominale légère à modérée n’ayant pas répondu à un traitement médical ou parce que celui-ci ne pouvait être réalisé sur le site. Les chevaux hospitalisés pour colite aiguë qui ont développé par la suite une impaction du petit côlon sont exclus de l’étude.

Les chevaux ont un âge moyen de 10,4 ± 6,5 ans, 45 % sont des femelles et 55 % hongres ou entiers. Plusieurs races sont représentées sans prédilection. Leurs occupations sont variées. La présence de diarrhée constitue le seul facteur environnemental et clinique associé à l’existence de l’impaction du petit côlon. Lors de l’examen clinique initial, 41 % des chevaux montrent des signes de diarrhée. Comparés aux chevaux avec une impaction du gros côlon, les chevaux avec une impaction du petit côlon présentent onze fois plus de risque d’avoir de la diarrhée. Le diagnostic exact par palpation transrectale est établi par le vétérinaire référant dans moins de la moitié des cas. Au centre de référence, le diagnostic est réalisé par palpation transrectale pour 80 % des cas, au cours de l’intervention chirurgicale pour 16 % et lors de l’autopsie dans 5 % des cas. La différence du pourcentage de diagnostic entre le vétérinaire traitant et le centre de référence est liée à plusieurs facteurs : les conditions de l’examen transrectal, l’expérience du clinicien et l’évolution de la maladie avec un examen à un stade précoce pour le vétérinaire traitant et plus tardif au centre chirurgical. Des études antérieures suggèrent que la diarrhée se développe secondairement à l’impaction ou encore que l’impaction est une complication de la diarrhée.

La diarrhée pourrait être un facteur de risque de développement de l’impaction

Les résultats présents montrent que la diarrhée pourrait être un facteur de risque de l’impaction plutôt qu’une conséquence, ce qui confirmerait la deuxième hypothèse. D’ailleurs, le diagnostic d’impaction du petit côlon est établi par le vétérinaire traitant dans seulement 40 % des cas présentant de la diarrhée à l’examen initial référé. Les trois quarts des chevaux diarrhéiques souffrent aussi d’une hyperthermie suggérant que l’impaction du petit côlon pourrait se développer comme complication d’une colite à la suite du processus inflammatoire atteignant la muqueuse ou à la suite des perturbations de la motilité intestinale. Il est également possible que l’hyperthermie et la colite soient sous-estimées, sachant que la plupart des chevaux référés ont reçu de la flunixine dans leur traitement initial. La culture de Salmonella spp. dans les matières fécales n’est positive que chez deux chevaux. Le résultat de la culture est souvent décevant. Il n’est donc pas possible d’évaluer le rôle de la bactérie dans l’impaction.

Une forte distension abdominale requiert plus souvent l’intervention chirurgicale

La décision chirurgicale est prise lors de non-réponse au traitement médical, de persistance des signes douloureux malgré le traitement médical intensif ou à la suite de l’appréciation du clinicien estimant que l’impaction est trop importante pour répondre au traitement médical. Le tableau clinique initial n’est pas fort différent entre les impactions du petit côlon traitées médicalement ou chirurgicalement et les impactions du gros côlon. L’examen initial au centre de référence est réalisé en moyenne trente-cinq heures après l’apparition des premiers signes de douleur. Ce délai n’a pas eu d’impact sur le choix du traitement. Cependant, les chevaux traités chirurgicalement ont cinq fois plus de risque de présenter une distension abdominale initialement.

L’impaction du petit côlon est plus longue à traiter que celle du gros côlon. La résolution du problème survient en moyenne cinquante-quatre heures après l’arrivée pour les chevaux traités médicalement, quarante-cinq heures après pour les chevaux opérés au lieu de vingt-quatre heures et demie et six heures pour les impactions du gros côlon traitées médicalement ou chirurgicalement. Le temps d’hospitalisation est de huit et treize jours respectivement pour le traitement médical et chirurgical de l’impaction du côlon descendant au lieu de cinq et neuf jours respectivement pour le traitement médical et chirurgical de l’impaction du gros côlon. L’hospitalisation est plus longue lors du traitement chirurgical, sans doute en raison d’une décision chirurgicale prise à la suite de l’échec du traitement médical puis d’une réalimentation plus tardive. Le taux de survie de l’impaction du petit côlon est élevé : 91 % à la suite du traitement médical et 95 % après l’intervention chirurgicale.

  • Source : L. M. Frederico, S. L. Jones, A. T. Blikslager : « Predisposing factors for small colon impaction in horses and outcome of medical and surgical treatment : 44 cases (1999-2004) », J. Am. Vet. Med. Assoc., novembre 2006, vol. 229, n° 10, pp. 1612-1616.

Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr