L’obligation de formation continue vous semble-t-elle être une bonne mesure ? - La Semaine Vétérinaire n° 1257 du 17/02/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1257 du 17/02/2007

Entre nous

FORUM

Exercer seul et se former est difficile

Marc-Antoine Sallé, praticien à Sarcelles (Val-d’Oise).

Je me suis installé seul, voici neuf ans et, faute de temps, ma formation continue a été mise en veille. Je me suis abonné à quelques revues, mais l’aspect chronophage d’un exercice en solo et l’obligation de trouver un remplaçant rendait compliquée la participation à des congrès. Depuis le 1er janvier, je me suis associé, notamment pour pouvoir dégager du temps libre. Je vais certes le consacrer à ma vie personnelle, mais également à la formation continue. Je compte tout d’abord assister à des formations généralistes puis, par la suite, j’envisage de m’intéresser à l’échographie. Mon associé ou moi-même allons également suivre la formation de radio compétence. Que la formation continue devienne obligatoire me semble une bonne chose, à deux conditions. Tout d’abord, il est nécessaire que nos clients sachent que nous devons régulièrement améliorer nos connaissances. Cela leur permettra peut-être de mieux apprécier la qualité des soins que nous assurons à leurs animaux. Enfin, il ne faut pas oublier ceux qui exercent seuls ou dans des zones géographiquement isolées (Dom-Tom par exemple). Pour ces confrères, il faudrait envisager un système de formation à domicile, via Internet par exemple. Enfin, qui dit obligation, dit contrôle. Je suis totalement défavorable à un contrôle de connaissances régulier, mais pourquoi ne pas envisager un système de points à acquérir en assistant à divers congrès, formations ou en s’abonnant à des revues professionnelles ? Cette obligation de formation ne changera rien pour ceux qui se forment déjà régulièrement. En revanche, en obligeant les autres à le faire, cela permettra de tirer vers le haut le niveau de notre profession.

Le contrôle des acquis doit rester discret

Antoine Marchand, praticien à Fronsac (Gironde).

Obliger les praticiens à suivre des formations continues est aujourd’hui trop contraignant, notamment pour ceux qui exercent seuls. Il existe diverses façons de se former, dont certaines sont à la portée de tous. Nous ne travaillons pas 24 heures sur 24 et nous pouvons généralement dégager un peu de temps pour lire un article, d’autant plus que cela peut être beaucoup plus enrichissant qu’une demi-journée de formation mal organisée. De plus, je suis opposé à un éventuel contrôle des connaissances.

A l’extrême rigueur, il pourrait consister en la rédaction d’un cas clinique. Les connaissances sont importantes et il faut évidemment les entretenir, mais si nous sommes contraints de suivre des formations continues, mieux vaut être extrêmement discrets sur ce sujet vis-à-vis des clients. Personne ne niera qu’il existe une certaine concurrence entre confrères et une telle obligation, avec notamment un contrôle “scolaire” des connaissances, risque en effet d’alourdir encore davantage l’atmosphère entre praticiens. Certaines structures seraient labellisées au détriment d’autres. L’avenir est peut-être dans le développement de l’informatique, avec lequel nous pourrons tous aisément assister à des vidéoconférences interactives. Personne n’aura alors d’excuse pour ne pas suivre les formations. In fine, le but est que le niveau de la profession se maintienne, voire s’améliore. Toutefois, pour être un bon praticien, il faut selon moi posséder un tiers de connaissances, un tiers d’expérience et un tiers d’humilité…

Si la formation est obligatoire, tout doit être mis en œuvre pour qu’elle puisse être accessible à tous les vétérinaires

Sylve Denizet, praticienne à Paris (XIIIe arrondissement).

J’appartiens à la jeune génération de vétérinaires et, comme tous mes camarades, j’essaye régulièrement, du moins dans la mesure du possible, d’approfondir les connaissances acquises au cours de mes études. J’ai suivi le DE d’ophtalmologie et, toutes les semaines, je m’astreins à dégager au minimum deux heures afin de lire des revues professionnelles. J’assiste également à des soirées organisées par des laboratoires ou des cliniques vétérinaires. J’envisage de me former davantage en dermatologie ou en dentisterie, mais les formations proposées ne sont pas toujours adaptées à nos horaires plus que chargés, celles-ci demandent du temps, de l’organisation et un investissement financier ! De plus, le choix des formations mériterait d’être élargi, en proposant plus de thèmes, en cancérologie par exemple. L’obligation de formation continue me semble importante, néanmoins il serait intéressant de savoir comment cela s’appliquera… Serons-nous obligés de passer un QCM de contrôle des connaissances ou d’assister à un nombre donné de conférences par an ? Il faut être réaliste, il n’est pas toujours simple, pour un vétérinaire qui exerce seul, de dégager du temps pour assister à de nombreux congrès ou conférences ou de replonger la tête dans ses anciens cours ! Il faudrait adapter les formations, en développant par exemple des sites Internet qui proposeraient des publications complètes (non des résumés) et récentes sur des thèmes donnés.

Par ailleurs, je ne suis pas certaine que le fait de devoir assister à une conférence ou à un congrès le couteau sous la gorge soit efficace. Il ne faudrait pas que la formation continue devienne une contrainte. En revanche, si elle est obligatoire, tout doit être fait pour que tous puissent y accéder. Pour ceux qui trouvent l’aspect “cours magistral” de certaines conférences rébarbatif, des tables rondes interactives animées par des vétérinaires spécialisés pourraient être organisées. Il est en effet fondamental que nous puissions tous profiter des dernières nouveautés médicales et chirurgicales, afin que la médecine vétérinaire continue de se développer pour apporter une meilleure qualité de soins à nos clients.

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