Virbac fait mener l’enquête par les vétérinaires sur la pharmacie dans les exploitations - La Semaine Vétérinaire n° 1256 du 10/02/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1256 du 10/02/2007

Pharmacie. Bonnes et mauvaises pratiques sur le médicament en élevage

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Le vétérinaire peut s’impliquer plus dans les bonnes pratiques de stockage, d’emploi et d’enregistrement.

Y’a du boulot ! » Telle est la conclusion de nos confrères Jean-Michel Fabre, consultant, et Gérard Bosquet, praticien et vice-président de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), concernant l’enquête organisée par Virbac sur l’utilisation du médicament vétérinaire en élevage. Certes, tout n’est sans doute pas parfait dans le meilleur des mondes lorsque le médicament injectable « issu de la recherche et fabriqué dans les salles stériles des laboratoires pharmaceutiques » arrive dans les élevages, un milieu souillé par les déjections, les poils, la litière, l’eau. Mais cela n’est pas non plus catastrophique. Des points sont certainement à améliorer en matière de stockage. Le vétérinaire peut y contribuer. Toutefois, les élevages ne seront jamais des hôpitaux dotés de pharmacies hospitalières ni des habitations urbaines où les boîtes d’aspirine côtoient, dans le placard, les pâtes dentifrices ou… alimentaires. En 2006, Virbac a ainsi fait réaliser une enquête sur l’utilisation des médicaments en élevages par 31 praticiens. Au final, près de 200 élevages ont été passés au crible d’un questionnaire d’une dizaine de pages : 64 élevages bovins laitiers et allaitants, 53 ateliers de veaux de boucherie, 35 exploitations porcines et 58 spécialisées en aviculture.

La loi des 80-20 est respectée dans les élevages laitiers

Dans toutes les filières, la quasi-totalité des frais vétérinaires est représentée par l’achat de médicaments préventifs ou curatifs. En élevages laitiers, une vache et son veau coûtent annuellement en moyenne 20 € en termes d’honoraires vétérinaires et 80 € en termes de médicaments. D’une manière générale, une grande dispersion des chiffres s’observe entre les différents élevages avec, dans les exploitations laitières, un minimum de 28 € d’achats de médicaments par vache, et un maximum de 225 €. Toutefois, il serait hasardeux de conclure que l’élevage qui dépense le moins en frais vétérinaires est celui qui est le plus performant, ou inversement. Cette dispersion se retrouve dans le nombre de médicaments conservés dans la “pharmacie vétérinaire” de l’élevage (voir graphique 1). En moyenne, un élevage bovin dispose d’une vingtaine de médicaments différents en cas de besoin. Mais certains éleveurs semblent se satisfaire de trois ou quatre médicaments seulement, alors que d’autres en stockent dix fois plus. Une nouvelle fois, il est difficile d’évaluer la performance de l’éleveur en se fondant sur le nombre de médicaments stockés le jour de l’enquête.

En revanche, la quantité de produits périmés n’est pas élevée (moins de deux dans les deux tiers des élevages laitiers). Sans doute la majorité des pharmacies domestiques contiennent-elles plus de deux médicaments humains périmés. De même, la conservation des médicaments est jugée moyenne ou bonne dans les trois quarts des élevages et mauvaise dans un quart, voire très mauvaise dans un cas sur huit. « Le réfrigérateur recyclé en armoire à pharmacie est une mauvaise solution », souligne Gérard Bosquet.

Un plan d’actions pour l’éleveur et pour un vétérinaire exemplaire

Du côté du matériel d’injection, 60 % des éleveurs investissent encore dans les grosses seringues et les aiguilles en inox réutilisables. Dans un tiers des cas, les seringues en plastique à usage unique servent à réaliser plusieurs injections. En revanche, les aiguilles à usage unique sont renouvelées après chaque injection pour 20 % des éleveurs, ou réutilisées pour plusieurs animaux dans 23 % des cas. Selon cette enquête, le registre d’élevage est en voie de généralisation. Moins de 20 % des éleveurs ne l’utilisent jamais (voir graphique 2), alors que les trois quarts y notent systématiquement l’animal traité, la spécialité et la date du début du traitement. Certes, les vétérinaires inspecteurs pourraient être critiques dans la mesure où la date de la fin du traitement n’est pas toujours mentionnée, ni le numéro de l’ordonnance. Toutefois, les progrès accomplis sont considérables. En effet, en 2002, une précédente enquête indiquait que seulement 20 % des éleveurs de bovins utilisaient le registre d’élevage. Gérard Bosquet imagine bien que le vétérinaire soit davantage impliqué dans des actions de promotion ou d’audit des bonnes pratiques d’utilisation du médicament vétérinaire, par exemple pour des chartes qualité. Pour cela, il faudrait aussi que le stockage et le rangement des médicaments dans sa voiture soient exemplaires. « La voiture, c’est un frein. » Le vétérinaire ne peut pas recommander à un éleveur de ranger et stocker correctement les médicaments s’il ne le fait pas lui-même. En substance : « Y’a du boulot en élevage. Y’a aussi du boulot chez les vétérinaires. »

Neuf réunions, deux guides

La communication des résultats de cette enquête sera réalisée entre avril et juin 2007 à travers neuf réunions régionales et la publication de deux guides intitulés Pratiques et Recommandations, en filière bovine d’une part et en filière porcs-volailles d’autre part. Ces guides présentent les résultats de l’enquête et fournissent des recommandations pour améliorer le bon emploi des médicaments par les éleveurs. Pour les praticiens qui souhaitent poursuivre cette action auprès de leurs clients, Virbac proposera aussi une fiche simplifiée d’audit d’élevage et un kit de réunion éleveurs dans ce sens.

E. V.
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