Il faut revoir le système français des grandes écoles - La Semaine Vétérinaire n° 1254 du 27/01/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1254 du 27/01/2007

Entre nous

VOUS AVEZ LA PAROLE

Auteur(s) : Yvon Le Brun

Fonctions : Saint-Nazaire (Pyrénées-Orientales)

J’ai lu récemment(1) que « la spécificité française des classes “prépas” doit être montrée à Bruxelles ». Quel nombrilisme ! Le modèle français n’est plus un phare mondial dans bien des domaines, notamment dans celui de l’enseignement. Le système franchouillard des prépas-grandes écoles n’est pas intégré au niveau international, où il manque totalement de visibilité, et il est battu en brèche au sein même de l’Hexagone, où la pression universitaire, avec beaucoup de démagogie, a pu imposer le système de classification suivant la norme “BAC + x années” qui, in fine, privilégie plus la quantité (d’études) que leur densité ou qualité… Ainsi, selon cette logique simpliste, un polytechnicien ou un jeune sorti de HEC ne pèserait rien vis-à-vis d’un “thésard” d’université. Ce mode d’évaluation reste cependant une réalité tangible et indiscutable sur le plan international : l’accumulation des diplômes universitaires apporte un plus incontestable sur le marché de l’emploi dans les organisations internationales. Confrontés à nos collègues étrangers, nous, vétérinaires français, n’avons pourtant pas à rougir du niveau et de la qualité de notre formation. Pourtant, le niveau très honorable de notre formation pluridisciplinaire, vérifiable tous les jours lorsqu’il est confronté aux enjeux du terrain, ne pèse pas plus de poids face au crible de l’évaluateur moyen de curriculum vitae, heureux homme plein de certitudes pour qui un véto est un véto, et pour qui un véto diplômé de l’Excellence Veterinary School sera dans tous les cas moins habilité que celui diplômé de la Tourist Veterinary University si ce dernier est accompagné d’autant de “masters” ou de “PhDs” tout aussi fantaisistes.

Les efforts fournis pour franchir l’écrémeuse de la prépa et du concours seraient, d’un point de vue pragmatique, mieux valorisés à passer des masters ou autres PhDs, devenus incontournables pour le recrutement dans les instituts de recherche ou les grandes organisations internationales.

Dans ce contexte, que nous ne maîtrisons plus, il me paraît donc nécessaire et urgent de revoir, dans le domaine vétérinaire, le système des “grandes écoles” pour adopter un cursus plus international, comportant un système de sélection peut-être plus strict au fil des ans, mais limité aux cinq années strictement nécessaires pour une reconnaissance européenne et internationale.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1253 du 20/1/2007 en pages 14 et 15.

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