L’animal constitue une cible « facile » du bioterrorisme

Plusieurs raisons peuvent encourager des terroristes à privilégier les animaux comme cibles de leurs attaques. D’une part, les scientifiques qui mènent des études pour militariser des agents atteignant uniquement les animaux n’encourent pas de risque de contamination accidentelle. Par ailleurs, aucun dommage collatéral imprévisible n’est à redouter chez les populations civiles, tant du pays agressé que du pays agresseur. Les difficultés inhérentes à la production et à la mise en forme de l’agent biologique sont plus faibles que dans le cas d’une attaque visant les hommes. Il n’est pas nécessaire de s’adresser à un laboratoire spécialisé pour se procurer des souches d’agents pathogènes des animaux. Les mesures de sécurité visant à protéger les animaux contre les attaques biologiques sont plus compliquées à mettre en œuvre. Enfin, il est plus facile de faire croire à une origine naturelle pour une maladie animale que pour une contamination humaine.

Quatre groupes d’agents biologiques ont été définis par les autorités françaises, selon leur pouvoir pathogène chez l’homme, leur danger pour les travailleurs, leur risque de propagation et l’absence de prophylaxie ou de traitement efficace⁽¹⁾. Cette liste permet d’identifier des agents susceptibles d’être utilisés contre des objectifs animaux.

Le groupe 4 comprend les agents biologiques les plus dangereux

Le groupe 1 comprend les agents biologiques non susceptibles de provoquer une maladie chez l’homme. Le groupe 2 rassemble ceux qui peuvent provoquer une maladie chez l’homme et constituer un danger pour les travailleurs. Leur propagation dans la collectivité est peu probable. En outre, il existe généralement une prophylaxie ou un traitement efficace. Il s’agit par exemple de la maladie de Lyme, de la borréliose, de la salmonellose, de la listériose ou de la babésiose. Le groupe 3 comprend les agents biologiques susceptibles de provoquer une maladie chez l’homme et de constituer un danger sérieux pour les travailleurs. Leur propagation dans la collectivité est possible, mais il existe généralement une prophylaxie ou un traitement efficace (fièvre de la vallée du Rift, rage, fièvre charbonneuse, brucellose, leishmaniose, peste, etc.). Le groupe 4 renferme les agents biologiques qui provoquent des maladies graves chez l’homme et constituent un danger sérieux pour les travailleurs. Le risque de leur propagation dans la collectivité est élevé. Il n’existe généralement ni prophylaxie ni traitement efficace. Ce groupe comprend les fièvres hémorragiques virales.

Pour sa part, le Center for Disease Control a établi une classification en trois classes – A, B et C – des principaux agents potentiellement impliqués lors d’agressions bioterroristes⁽²⁾.

• (1) Arrêté du 18/7/1994.

• (2) www.cdc.gov.

• Source : Maxime Thill, thèse de doctorat vétérinaire, 2003.