La contamination de voisinage est le risque majeur d’introduction du virus en allaitant - La Semaine Vétérinaire n° 1252 du 13/01/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1252 du 13/01/2007

Diarrhée virale bovine

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RURALE

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

L’arrivée d’un bovin viropositif dans un troupeau n’explique pas la circulation virale observée.

La connaissance du statut virémique des bovins introduits dans le troupeau et la maîtrise de la contamination de voisinage sont les deux voies majeures de la gestion de la prévention de l’introduction du virus de la diarrhée virale bovine (BVD) dans un troupeau bovin. Pour le département du Cher, une étude menée en 2005 par le Groupement de défense sanitaire (GDS) a eu pour objectif de hiérarchiser ces deux types de risques via la quantification de celui à l’introduction. Un dépistage virologique du virus BVD a été réalisé à partir des prélèvements sanguins effectués lors des contrôles à l’introduction des élevages. En raison de la coïncidence de l’étude avec la mise en place de la dérogation au dépistage de la brucellose, 33 % des animaux introduits ont fait l’objet d’une recherche virologique. Le 4 octobre 2006, lors de la Journée bovine nantaise, les résultats ont été présentés par notre confrère Rémy Vermesse, vétérinaire au GDS du Cher.

Dans le Cher, environ 60 % des cheptels réalisent au moins un achat de bovin par an. Une petite centaine d’entre eux reçoivent des animaux dans le cadre d’un prêt ou en pension. Lors de cette étude, 40 % des bovins achetés et 13 % des bovins prêtés ou mis en pension ont fait l’objet d’un prélèvement (voir tableau). Dans la catégorie des bovins de moins d’un an, seulement 15 à 20 % ont fait l’objet d’un dépistage. « Alors que les deux tiers des animaux suspects d’être des infectés permanents immunotolérants (IPI) sont âgés de moins d’un an », précise notre confrère. De ce fait, la prévalence brute des animaux viropositifs a été corrigée par une standardisation sur l’âge des bovins introduits. Le dépistage virologique, via une PCR temps réel, a permis d’obtenir deux types de résultats, l’un qualitatif (absence ou présence de virus), l’autre quantitatif (nombre de Ct ou cycles d’amplification nécessaires à la mise en évidence du virus). Le nombre de Ct a été utilisé pour discriminer les animaux IPI et les animaux virémiques transitoires. Lorsque le Ct est inférieur à 30, le bovin est suspecté d’être un IPI. Quand il s’élève de 30 à 40, l’animal est suspecté d’être un virémique transitoire.

La prévalence des bovins viropositifs introduits dans les cheptels s’élève à 0,81 %

La prévalence corrigée des bovins viropositifs est égale à 0,81 %. Au regard de la valeur Ct, 0,5 % étaient suspectés d’être des IPI et 0,3 % d’être des virémiques transitoires. Chez les bovins âgés de moins d’un an, 1 % étaient suspectés d’être des IPI. Le compte rendu des résultats ne nommait pas précisément les suspects IPI et les suspects virémiques transitoires. En outre, il ne fournissait pas de consignes en lien avec la nature de la suspicion. Dans ces conditions, aucun second prélèvement n’a été réalisé pour confirmer ou infirmer le statut virologique des animaux pour lesquels le Ct était compris entre 30 et 40. Ces animaux ont été majoritairement éliminés des élevages à la suite du résultat viropositif. Néanmoins, 12 animaux sur les 46 positifs sont toujours présents dans les exploitations.

Selon Rémy Vermesse, la dynamique d’infection par le virus BVD mesurée dans le département du Cher ne peut s’expliquer par l’introduction des bovins viropositifs. En effet, dans les élevages, plus de la moitié des bovins sont séropositifs et la séroprévalence chez ceux d’un an est de 11 % dans 10 % des cheptels. Par ailleurs, en élevage allaitant, les reproductrices sont au stade de gestation le plus favorable à la fabrication d’un IPI quand le risque de contamination de voisinage est maximal.

L’analyse du contrôle à l’introduction coûte 1,59 € par bovin testé

Pour cette étude, le dépistage était effectué dans un premier temps à partir d’un mélange de vingt sérums, ce qui correspondait à une analyse hebdomadaire minimale pour le LDA de Bourges, soit une analyse intercheptel. En cas de résultat positif, quatre mélanges de cinq sérums étaient analysés. Enfin, les sérums constituant le mélange de cinq positifs étaient analysés individuellement. Les frais d’analyse ont représenté 1,59 € HT par bovin analysé.

L’introduction d’un bovin viropositif est souvent présentée comme le risque majeur de contamination des cheptels par le virus de la BVD. Ce risque n’est pas le plus important en élevage allaitant. Le dépistage à l’introduction est insuffisant à la mise en œuvre d’une politique de maîtrise collective.

  • Voir aussi la thèse de Benjamin Sautereau, consultable sur le site www.gds18.org

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