L’Aïd el Kébir observe son rituel annuel de polémiques

Comme chaque année, les associations de protection animale sont montées au créneau pour dénoncer les conditions d’abattage des ruminants, dans le cadre de l’Aïd el Kébir. Appelée aussi Aïd al Adha, il s’agit de l’une des fêtes musulmanes les plus importantes. Elle marque la fin du pèlerinage à la Mecque et a lieu le 10 du mois Dhou al Hijja, dernier mois du calendrier musulman. Cette fête commémore la soumission d’Abraham à Dieu. Chaque famille, dans la mesure de ses moyens, sacrifie un animal, le plus souvent un mouton, en l’égorgeant, couché sur le flanc gauche et la tête tournée vers la Mecque. Cela doit avoir lieu après la prière du matin du premier des trois jours de fête – cette année les 30, 31 décembre et 1^er janvier.

Dans certains départements, les autorités s’organisent et dédient certains abattoirs spécialement à cette fête. Ainsi, en Mayenne, deux abattoirs agréés pour le sacrifice des moutons selon le rituel musulman ont accueilli plusieurs centaines d’animaux, le 30 décembre dernier. Les abattages ont été réalisés par des sacrificateurs reconnus par les autorités religieuses. Par ailleurs, une des mairies avait mis à disposition une salle communale pour la prière. Quelques jours auparavant, l’œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoir (OABA) dénonçait ces abattages rituels pratiqués « sans étourdissement préalable » et souvent « en dehors d’un abattoir agréé ». L’association pointait en effet du doigt « le nombre d’abattoirs ouverts […], insuffisants pour satisfaire la demande des fidèles en carcasses ». La Société protectrice des animaux (SPA) demandait, quant à elle, en vain, « un signe fort de Nicolas Sarkozy […], sous la forme d’un étourdissement préalable obligatoire ».