L’examen de la cavité orale du cheval permet de déceler les fractures dentaires - La Semaine Vétérinaire n° 1249 du 16/12/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1249 du 16/12/2006

Dentisterie équine

Formation continue

ÉQUIDÉS

Auteur(s) : Gwenola Touzot-Jourde

La connaissance de l’anatomie dentaire passe aussi par celle de ses modifications au cours du temps.

La bonne connaissance de l’anatomie dentaire permet de reconnaître des fractures faciles à identifier, mais aussi de caractériser une maladie du périodonte, des caries infundibulaires ou une exposition de la pulpe dentaire. La réalisation d’un examen correct de la cavité orale repose sur une instrumentation de bonne qualité (une source de lumière, un système de lavage de la bouche, un bon spéculum, des sondes et des curettes, ainsi qu’un miroir) et une connaissance approfondie de l’anatomie dentaire et de ses modifications apparaissant au cours du temps. La sédation du cheval facilite grandement l’examen.

Les fractures des dents concernent les incisives, les prémolaires et les molaires

25 % des problèmes d’incisives sont des fractures d’origine traumatique. Elles sont en général compliquées avec une exposition de la pulpe dentaire et une atteinte de l’os sous-jacent. Elles ont tendance à avoir une orientation transversale, au contraire des molaires et des prémolaires qui se fracturent dans leur axe longitudinal. Le traumatisme dentaire est courant chez le cheval. Il résulte d’un coup de pied ou d’autres objets percutants, du tic à l’appui, de morsure d’objet ou d’un autre cheval. Il peut aussi être occasionné par le mors ou lors des soins dentaires et de l’utilisation du davier à molaire. Toutefois, il n’est pas toujours possible d’identifier l’origine du traumatisme. Les fractures des molaires et des prémolaires sont observées plus fréquemment sur l’arcade mandibulaire (71 %) que maxillaire (29 %). Les caries dentaires peuvent aussi se compliquer en fractures plus ou moins graves. La dent peut se fracturer sur le plan sagittal, cas le plus grave, qui s’accompagne toujours d’une exposition de la pulpe dentaire et d’une infection apicale secondaire. Le plus souvent, l’aspect latéral de la molaire ou de la prémolaire se fracture en un copeau plus ou moins gros. S’il est assez gros, la pulpe dentaire peut être mise à nu et une infection apicale peut se développer. Deux facteurs semblent être à l’origine des fractures mandibulaires iatrogènes latérales en copeau. Le premier réside dans les mouvements des arcades lors de la mastication, en particulier le coup puissant de mandibule en direction dorso-médiale qui transfert de façon répétée des forces sur les aspects latéraux des molaires et des prémolaires. Le deuxième est la moindre quantité d’os calcifié supportant l’aspect latéral des molaires et des prémolaires mandibulaires, surtout chez les jeunes chevaux.

Considérés d’un point de vue histologique, la plupart des traits de fracture traversent les trois issus dentaires minéralisés et suivent la direction des plans de l’émail équin de type 1. En effet, les sites des fractures correspondent à des points de faiblesse d’ordre anatomique. C’est là que les tissus minéralisés sont les plus fins, à l’exception de la fracture sagittale des dents maxillaires, secondaire à une carie infundibulaire avancée.

87 % des chevaux référés en dentisterie ont un problème aux molaires ou prémolaires

Dans environ la moitié des cas, il s’agit d’un abcès apical “primaire”. L’autre moitié englobe fractures, dents surnuméraires et autres maladies dentaires qui peuvent se compliquer d’un abcès apical secondaire. La moyenne d’âge des chevaux atteints d’un abcès d’une dent mandibulaire ou maxillaire est respectivement cinq et sept ans. L’importance de cette affection est grande en raison de l’infection concomitante de la structure osseuse sous-jacente. Une étude de la composition de la dent normale et abcédée montre que la quantité de la dentine primaire de la dent normale et infectée ne varie pas avec l’âge de la dent. En revanche, l’épaisseur de la dentine secondaire augmente avec l’âge de la dent saine. Ces résultats sont liés à la croissance naturelle des molaires et des prémolaires et à l’évolution des couches calcifiées avec l’âge. La comparaison de l’épaisseur de la dentine secondaire entre la dent saine et la dent infectée fait apparaître une quantité déposée moindre sur la dent atteinte. Cela signe l’impact de l’infection sur la production de dentine secondaire.

  • Source : Ian Dacre (Massey University, New Zealand) : « Infections apicales et fractures dentaires chez les chevaux », présentée lors des journées annuelles de l’Avef à Versailles, du 11 au 14 octobre 2006.

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