Les échéances électorales offrent une lueur d’espoir

Manifestement, on ne nous aime pas, nous, les vétérinaires. Pourtant, on nous utilise sans cesse pour faire face sur le terrain. La France de 2007 n’a pas conscience de l’importance des enjeux économiques pour les années à venir.

Le capital “matière grise” de notre pays est “gâché” par un manque total de détermination de l’Etat dans sa politique de relance de la recherche et de l’enseignement supérieur. Les écoles vétérinaires françaises deviennent progressivement des écoles de “soigneurs de chiens” et le niveau global de notre profession est en perte de vitesse, faute de moyens. Heureusement qu’il existe une “âme” vétérinaire forte et que nous savons encaisser les mauvais coups. Depuis 1981, nous n’avons cessé d’être attaqués et nous avons vu nos prérogatives réduites, par le biais de lois fiscales, sociales toujours plus contraignantes.

Les ouvertures faites aux autres acteurs de la vie économique vétérinaire (techniciens de l’élevage, grandes surfaces ayant obtenu la vente dérogatoire d’antiparasitaires externes et internes) et le détournement de nos actes basiques par les associations de protection animale sont des éléments qui ont contribué à paupériser notre profession et à nous rendre la vie plus difficile.

Pourtant, malgré cela, les vétérinaires se sont montrés stoïques, inventifs, courageux et déterminés à faire progresser leur art.

Mais il y a des limites à ne pas dépasser, et ce qui se passe pour le budget 2007 de nos écoles vétérinaires est grave et signifie que des coupes sombres seront faites à terme dans le budget de l’enseignement, de façon durable et irréversible. Au final, il n’est pas impossible qu’une ou plusieurs écoles vétérinaires voient leurs portes se fermer définitivement, laissant le champ libre aux spéculateurs immobiliers. Une belle prise de quatorze hectares aux portes de Paris, les promoteurs doivent déjà se lécher les babines !

Que faire en attendant ? Agir sur les politiques et demander des éclaircissements sur le projet de l’Etat en matière de recherche et d’enseignement supérieur. Ce budget, vital pour la Nation, devrait être au moins triplé, de façon à rattraper nos voisins et concurrents. Les prochaines échéances électorales laissent entrevoir un espoir que cette relance figure au programme et soit effectivement réalisée. Tous les confrères doivent écrire à leurs députés et aux responsables politiques pour tirer la sonnette d’alarme et mettre leur vote dans la balance. Des dispositions pourraient être prises par le législateur pour encourager le financement des ENV par les vétérinaires eux-mêmes, en réaffectant les recettes fiscales de la taxe professionnelle, par exemple, et en récupérant les taxes d’apprentissage.