Estimez-vous qu’il y a trop ou pas assez de vétérinaires en France ? - La Semaine Vétérinaire n° 1248 du 09/12/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1248 du 09/12/2006

Entre nous

FORUM

Harmoniser les quotas européens de diplômés

Thibaud Deblock-Bellamy, praticien à Hazebrouck (Nord).

Exerçant en clientèle mixte en région Nord-Pas-de-Calais, je constate que trop peu de vétérinaires diplômés des écoles françaises sont désireux d’exercer en rurale ou en mixte. En revanche, en ce qui concerne la canine, en ville, nous constatons qu’il y a une saturation. Je pense que, sans instaurer des quotas, il serait bon de mieux orienter les étudiants. Des études sérieuses du marché, extrapolées sur les dix prochaines années, pourraient leur être présentées afin qu’ils puissent faire leur choix d’orientation en toute connaissance de cause. De même, il conviendrait que les jeunes vétérinaires prennent conscience qu’il est possible de gagner correctement sa vie en faisant autre chose que de la canine, même si les conditions de travail ne sont pas toujours faciles.

Dans notre région se pose un autre problème, celui de la proximité de la frontière belge. Ainsi, certains vétérinaires, qui sont établis en Belgique et bénéficient donc du règlement fiscal de ce pays, exercent leur activité en France, ce qui représente pour nous une concurrence pas très loyale, notamment concernant les tarifs pratiqués.

Il serait opportun d’envisager une harmonisation des quotas de vétérinaires diplômés annuellement au niveau européen. Ainsi, en Belgique, quelque cinq cents à six cents jeunes praticiens sortent chaque année des écoles. Evidemment, une large proportion d’entre eux viennent travailler en France, le marché vétérinaire belge étant saturé. La réduction du nombre d’étudiants français admis dans les universités belges n’apportera aucun changement à cette situation. Cette harmonisation européenne devrait également prendre en considération les cursus d’enseignement ainsi que les diplômes obtenus.

Je ne pense pas que nous soyons trop nombreux

Pierre Lemaire, praticien à Pontault-Combault (Seine-et-Marne).

J’exerce en canine, dans une structure composée de quatre associés, deux vétérinaires assistants et six ASV. Les rapports que nous entretenons avec nos confères du voisinage sont très confraternels et plutôt très bons, au point que certains n’hésitent pas à nous référer des cas. C’est pourquoi, la concurrence, bien que réelle, ne nous semble pas acharnée, déloyale ni insupportable. La proximité de l’école, l’importance du plateau technique qu’offre notre clinique et le bouche à oreille nous ont permis de trouver des assistants assez facilement jusqu’à présent. Je ne pense pas que nous soyons trop nombreux en France. D’ailleurs, certains se plaignent de la désertion des jeunes vétérinaires de la campagne. C’est certainement l’une des raisons pour lesquelles les confrères belges ont été bien accueillis dans certaines zones rurales. Imposer des quotas annuels pour orienter les étudiants vers l’activité mixte ou rurale ne me semble cependant pas une solution pour remédier à cette désertion. La richesse de notre formation est de rester libre de choisir notre orientation et de pouvoir en changer. En revanche, je suis favorable à la mise en place d’un numerus clausus. Cela permettrait aux anciens de pouvoir revendre leur clientèle de façon correcte sans courir le risque qu’un jeune, qu’ils ont formé, ne s’installe. Mais ce système a aussi le revers d’autoriser certains anciens à revendre à des prix au dessus de la réalité économique, voire d’empêcher des jeunes de s’installer. Or ce sont ces jeunes installés qui paieront nos retraites. Une parade, pour diminuer le risque de ne pas revendre, est de s’associer. C’est la solution que j’ai choisie, en plus des avantages que cela offre au quotidien.

Pour l’instant, il y a assez de travail pour tous, mais l’installation de structures voisines serait inopportune

Xavier Huguet, praticien à Azerables (Creuse).

J’exerce une activité mixte dans une zone rurale et, pour le moment, le secteur est assez sain en matière de concurrence. Il y a assez de travail pour tous, mais nous arrivons à un stade où il deviendrait ennuyeux que d’autres structures se créent dans les environs, d’où une certaine tension désormais perceptible. A l’inverse, nous rencontrons quelques difficultés à trouver des remplaçants, en clientèle canine mais surtout en rurale. Peu de postulants répondent à nos annonces.

Nous acceptons pourtant volontiers d’accueillir les débutants. En termes de salaires et d’organisation du temps de travail, tous présentent des exigences qui se révèlent peu compatibles avec ce que nous offrons. La mise en place de la convention collective du personnel vétérinaire salarié, si elle a le mérite de formaliser les rapports entre les employés et les employeurs, nous cause énormément de tort en ce qui concerne notre activité rurale. D’ici peu, pour un temps de travail bien inférieur au mien, notre ALD empochera davantage à la fin du mois. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’imposer des quotas plus stricts dans les écoles vétérinaires françaises, car cela ne résoudrait en rien le problème du nombre excessif de diplômés issus d’autres pays européens. Si les quotas devaient être renforcés, il conviendrait que cela se fasse dans chaque pays selon les besoins en vétérinaires au sein de l’Union européenne. De la même façon, il serait opportun de réfléchir à une harmonisation des études. Il serait en effet plus juste que tous suivent un cursus identique, avec ou sans concours d’entrée et thèse.

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