Le gorille est porteur du virus de l’immunodéficience humaine - La Semaine Vétérinaire n° 1247 du 02/12/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1247 du 02/12/2006

Sida. Nouvelle découverte chez l’animal

Actualité

Auteur(s) : Alain Zecchini

Comme le chimpanzé, le gorille est le réservoir du virus VIH(1)-1, qui infecte l’homme. Une équipe internationale conduite par Martine Peeters et Eric Delaporte (IRD et université de Montpellier 1) a déterminé la présence du VIH-1 dans les fèces de la sous-espèce Gorilla gorilla gorilla vivant dans la forêt tropicale camerounaise. Des anticorps dirigés contre ce virus ont bien été mis en évidence dans 6 échantillons de fèces sur les 213 collectés. L’analyse phylogénétique des séquences de trois individus, vivant à près de quatre cents kilomètres les uns des autres, a montré que ceux-ci étaient infectés par un variant distinct du SIV(2), relié au groupe O (les chimpanzés sont les réservoirs des groupes M et N du VIH-1). Il a été appelé SIVgor. Le même examen a montré que 40 échantillons de fèces de la sous-espèce de chimpanzé Pan troglodytes troglodytes sur 323 contenaient des anticorps réactifs au VIH-1. Les chercheurs ont confirmé que les chimpanzés sont le réservoir originel du SIV présent chez eux, chez les gorilles et chez l’homme ; que la transmission du Sida à l’homme s’est faite par les chimpanzés. Ces derniers auraient pu transmettre le VIH-1 groupe O soit aux gorilles et à l’homme indépendamment, soit aux gorilles uniquement, qui ont ensuite infecté l’homme.

La contamination des gorilles, herbivores, n’est pas encore élucidée

Il reste notamment à déterminer, et c’est un point capital, la façon dont les gorilles ont été contaminés. Ils sont en effet considérés comme herbivores (donc non susceptibles d’ingérer de la viande de chimpanzé). Et les rencontres entre gorilles et chimpanzés sont rares, même si les deux espèces coexistent parfois dans le même habitat. De fait, aucune communauté de chimpanzés étudiée jusqu’à présent n’est porteuse du virus du groupe O. Sur la contamination humaine, les probabilités sont plus fortes. En effet, les gorilles sont chassés par l’homme pour la viande de brousse et la médecine traditionnelle. Les populations qui s’adonnent à ces pratiques, comme celles qui le font avec les chimpanzés, pourraient être exposées au risque de transmission du virus du SIV.

  • (1) Virus de l’immunodéficience humaine.

  • (2) Virus simien de l’immunodéficience.

  • Source : F. van Heuverswyn et coll. : « SIV infection in wild gorillas », Nature, 9/11/2006.

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