La “rassurance” santé pourrait s’imposer en 2012 dans les élevages laitiers - La Semaine Vétérinaire n° 1247 du 02/12/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1247 du 02/12/2006

Approche vétérinaire préventive. Les démarches HACCP s’étendent

Actualité

Auteur(s) : Béatrice Bouquet

Je ne suis pas prophète, mais j’observe ce qui se passe à Bruxelles et j’en déduis que l’approche vétérinaire en élevage laitier va changer », affirme Jos Noordhuizen, enseignant dans plusieurs écoles vétérinaires européennes.

Le suivi de santé en production laitière a été présenté aux membres de l’Association française des techniciens de l’alimentation et des productions animales (AFTAA) lors d’une session de formation consacrée aux intervenants en production laitière, le 9 novembre dernier.

Après les transformateurs, les laiteries, les démarches d’assurance qualité tendent à remonter vers l’amont de la filière lait, c’est-à-dire vers les producteurs. Le règlement UE 178-2002 et les directives Hygiènes de 2004 font mention des santés publique et animale ainsi que du bien-être animal et donnent des orientations sur les méthodes pour parvenir à certains résultats. Selon Jos Noordhuizen, sept ans sont nécessaires à l’application de ce type de texte dans tous les pays d’Europe.

Notre confrère sensibilise un maximum de pays membres au suivi de troupeaux laitiers

Après Utrecht (Pays-Bas), notre confrère a installé son camp de base à la faculté vétérinaire de Gand (Belgique), non loin de Bruxelles donc. L’Irlande, l’Autriche, le Portugal seraient acquis. Quant à la France, elle sensibilise sa relève, puisque, pendant quelques mois, Jos Noordhuizen animera des cours à l’école vétérinaire de Nantes sur ce thème.

Si, au départ, la“porte d’entrée”pour les démarches préventives en élevage laitier était le simple suivi de fécondité, le schéma a été élargi à la santé au sens large, comprenant l’alimentation et le bien-être, dès les années 1990. Auparavant, de nombreux éleveurs abandonnaient tout suivi dès la résolution du problème de fécondité.

Dans la démarche de suivi de troupeau de vaches laitières (STVL), des grilles de scores cliniques sont utilisées en routine : états corporels, remplissage de la panse, consistance des bouses, callosités des trayons, locomotion, maladies, reproduction, digestion fécale sont ainsi notés, de façon « rapide et suffisante ».

Le modèle STVL néerlandais s’inspire de l’“HACCP” (analyse des risques et points critiques de contrôle), une approche plus individualisée et qui nécessite moins de documents que les normes ISO ou encore GMP. Il est en même temps « opérationnel, tactique et stratégique ». En effet, en élevage, les points critiques de contrôle sont peu nombreux, au sens strict (ils doivent, pour mériter l’appellation, avoir déjà suscité des mesures préventives et leur contrôle doit être jugé nécessaire). Il faudrait plus souvent parler de « points d’attention particulière » (POPA en anglais) lors de l’analyse d’une situation à risque sanitaire en élevage.

Le principal obstacle à la mise en pratique de la démarche est le vétérinaire lui-même

« Surtout les plus anciens, ironise Jos Noordhuizen. Notre profession manque de formation en marketing et direction d’entreprise », regrette-t-il. Les vétérinaires ruraux hésitent à “se vendre” ? Pourtant, au-delà de la vente, l’enjeu serait de répondre à la demande de sécurité grandissante qui émane de l’ensemble de la société. Cette demande viendrait même des éleveurs, pour le STVL. En effet, ceux qui adhèrent à ce suivi le font pour « se sentir rassurés et surtout écoutés ». 90 € par heure est le prix qu’ils acceptent de payer pour cette “rassurance qualité de la santé”, avec une visite d’une à deux heures systématique par mois, pour cent cinquante vaches laitières, et une heure d’analyse ou une consultation à la clinique. La plupart des cabinets qui proposent le STVL aux Pays-Bas le font encore en complément de leurs autres activités : les vétérinaires s’y consacrent chaque jour à tour de rôle.

Lors de la session de formation du 9 novembre, les membres de l’AFTAA – qui ne sont pas tous vétérinaires donc, mais intervenants en élevage – ont écouté Jos Noordhuizen. Ils semblent toutefois avoir perçu l’écart entre le STVL néerlandais et la réalité actuelle des interventions (vétérinaires) en élevage français. Pas rassurant ?

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