Une complémentation alimentaire seule peut parfois guérir les affections cardiaques - La Semaine Vétérinaire n° 1245 du 18/11/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1245 du 18/11/2006

Cardiologie des oiseaux

Formation continue

FAUNE SAUVAGE ET NAC

Auteur(s) : Véronique Mentré

Les affections cardiaques ne sont pas rares chez les oiseaux de compagnie, particulièrement chez les perroquets qui vivent longtemps, nourris avec des régimes riches en lipides et qui font peu d’exercice.

Les examens complémentaires utilisables sont les mêmes que chez les carnivores

Les radiographies devraient être prises avec l’oiseau debout pour respecter la position physiologique du cœur, ce qui est rarement réalisable en pratique. Les mesures effectuées sur les radiographies sont peu significatives, mais donnent une idée générale de la taille et de l’aspect du cœur (proportionnellement plus large que celui des mammifères). Les mesures de pression artérielle sont réalisées avec une méthode Doppler, avec le brassard placé sur l’humérus ou le tibiotarse(1). L’électrocardiogramme (ECG) est obtenu en attachant les électrodes (pinces atraumatiques de deux millimètres) aux membranes alaires gauche et droite et aux plis cutanés inguinaux gauche et droit. Les plumes sont humidifiées avec du gel échographique et un anesthésique local. L’équipement doit être adapté pour des fréquences cardiaques de plus de deux cent cinquante battements par minute. L’analyse de l’ECG est proche de celle des mammifères.

Les valeurs de référence d’échocardiographie n’existent que pour quelques espèces. Le cœur des oiseaux a un apex partiellement inclus dans le foie (fenêtre échographique). Le péricarde peut contenir de manière normale un peu de liquide. La valve atrio-ventriculaire droite n’a pas de cordage. La valve atrio-ventriculaire gauche est bicuspide, alors que les autres valves sont tricuspides. La paroi du ventricule gauche est deux à trois fois plus épaisse que celle du ventricule droit.

L’auteur recommande d’utiliser une sonde de 7,5 MHz au minimum. Chez les rapaces et les psittacidés, la fenêtre acoustique est ventro-médiane, avec le faisceau dirigé crânio-dorsalement. Une approche parasternale peut être utilisée chez les pigeons et les poules. Une coupe “deux cavités” montre le ventricule gauche, l’atrium gauche et la valve atrio-ventriculaire gauche. Une vue “quatre cavités” est obtenue en tournant la sonde de 90° et montre les deux ventricules et atria, les valves atrio-ventriculaires et aortique et la crosse aortique.

Les diamètres transverses et longitudinaux des deux ventricules sont mesurés en systole et en diastole, permettant la mesure de la fraction de raccourcissement. Chez un psittacidés en bonne santé, cette dernière est de 23,1 % (+/- 4,6 %) et elle est de 17 % chez les pigeons. Le rapport entre la largeur et la longueur du ventricule gauche permet d’évaluer la dilatation ventriculaire, relativement constante chez les psittacidés (vue verticale systolique = 0,33, vue verticale diastolique = 0,40).

Les ajustements nutritionnels sont le pilier du traitement des maladies cardio-vasculaires

Il existe peu de données sur la pharmacocinétique des médicaments à tropisme cardiaque chez les oiseaux. La conférencière recommande d’associer aux médicaments le mélange suivant : 1 000 mg de L-carnitine, 1 000 mg de taurine, 200 unités de coenzyme Q10 et 2 000 UI de vitamine E, le tout dilué dans 30 ml d’huile de colza et administré à la dose de 0,1 ml pour 450 à 500 g de poids vif (conservation au réfrigérateur). Certains oiseaux montrent des améliorations des paramètres cardiaques uniquement avec cet apport nutritionnel associé à un régime alimentaire adapté et une augmentation de l’exercice.

Les IECA semblent intéressants dans le traitement des cardiopathies et sont relativement sûrs. La dose d’énalapril chez les oiseaux est de 5 mg/kg/j, avec une diminution à 1 mg/kg/j quand une amélioration de la fonction cardiaque est constatée. La digoxine est l’inotrope le plus fréquemment utilisé. Son indice thérapeutique étant faible, il est préférable de ne l’utiliser que ponctuellement (dose initiale de 0,02 à 0,05 mg/kg/12 h pendant deux ou trois jours puis diminution à 0,01 mg/kg une à deux fois par jour). Le furosémide est utilisé lors d’œdème, d’ascite et d’épanchement péricardique, à la dose de 0,1 à 0,2 mg/kg/j. Le traitement à long terme peut entraîner une hypokaliémie et une déshydratation.

  • (1) Voir aussi V. Mentré : « Hypotension et hypertension artérielles exigent une prise en charge rapide », La Semaine Vétérinaire n° 1240 du 7/10/2006 en page 53.

  • Source : A. Cathy Johnson-Delaney : « Practical avian cardiology », conférence présentée lors de l’International Conference on Exotics (ICE), Floride, mai 2006.

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