Pour son entrée en bourse, Vétoquinol dévoile les trois axes de sa stratégie internationale - La Semaine Vétérinaire n° 1245 du 18/11/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1245 du 18/11/2006

Pharmacie. Trois continents, trois classes, trois espèces, trois métiers

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Lors de la création, presque par hasard, du laboratoire Vétoquinol en 1933 pour commercialiser un stock d’anti-infectieux éponyme, il est peu probable que son fondateur, Joseph Frechin, pharmacien à Lure (Haute-Saône), envisageait une entrée en Bourse, soixante-treize ans plus tard, de cette société devenue aujourd’hui le 13e laboratoire mondial, avec près de 200 millions d’euros de ventes annuelles. Aujourd’hui, son fils Etienne, p.-d. g. depuis 1962, et son petit-fils Mathieu, en charge de la stratégie du laboratoire depuis 2004, sont aux côtés d’autres dirigeants pour accompagner cette introduction en Bourse à Paris sur Eurolist.

Depuis le 16 novembre, environ 15 % du capital de Vétoquinol (soit moins de 40 millions d’euros au prix d’introduction) sont donc aux mains de nouveaux actionnaires. La famille Frechin reste largement majoritaire, puisqu’elle détient près des trois quarts du capital et plus de 80 % des droits de vote.

Pour les vétérinaires, cette introduction en Bourse constitue aussi l’occasion de découvrir la stratégie de cette entreprise familiale franc-comtoise, qui représente une part de marché moyenne de 5 % dans les pays où elle est présente, notamment au sein de l’Europe.

Vétoquinol focalise sa stratégie selon trois axes, en privilégiant trois espèces animales, trois classes thérapeutiques et trois continents. Sans surprise, il s’intéresse d’abord aux trois espèces qui représentent 85 % des ventes au niveau mondial et déjà 93 % des ventes du laboratoire : les animaux de compagnie et les deux espèces de rente majeures, les bovins et les porcs.

Les antibiotiques, les anti-inflammatoires, la cardiologie et la néphrologie

Le choix est plus ciblé sur trois classes thérapeutiques à visée curative – les antibiotiques (qui représentaient déjà 41 % de ses ventes en 2005), les analgésiques et les anti-inflammatoires (13 % des ventes) – et le secteur encore émergent de la cardiologie et de la néphrologie (2 %). En antibiothérapie, Vétoquinol continue à investir sur le développement de la marbofloxacine, mais aussi sur celui d’un nouvel antibiotique contre les infections digestives et respiratoires des porcs. Dans le secteur de la lutte contre la douleur, le laboratoire envisage le lancement de nouvelles spécialités en chirurgie avant 2008, puis en 2010 pour la prise en charge des douleurs chroniques. En néphrologie, la commercialisation d’un produit destiné à restaurer la fonction rénale est prévue en 2007-2008.

Vétoquinol choisit donc délibérément de se développer dans le secteur curatif uniquement, et de délaisser la prévention, notamment les antiparasitaires et les vaccins. De même, le laboratoire n’a pas une stratégie de développement des génériques. Toutefois, dans les secteurs qui l’intéressent, notamment les antibiotiques, il n’exclut pas de développer des génériques dans l’objectif d’offrir une gamme complète à ses clients.

Vétoquinol retient trois continents pour sa stratégie. L’Europe est, de loin, le premier d’entre eux, bien que le groupe ne dispose pas encore de filiale en Italie ou au Portugal.

Acquisition américaine ou implantation chinoise

Le laboratoire mise aussi sur l’Amérique du Nord. Il y réalise le quart de son chiffre d’affaires, surtout depuis le Canada où il est numéro deux. En outre, l’entreprise est fortement attirée par l’Asie et, surtout, la Chine. Les dirigeants viennent d’y créer un bureau commercial dans l’espoir de s’y implanter. Sur ces trois continents, les dirigeants ne cachent donc pas leurs intentions de réaliser des acquisitions “locales” pour leur permettre de rentabiliser sur une plus grande surface du globe les lourds investissements nécessaires à l’obtention des AMM.

Vétoquinol, comme Virbac ou Ceva, n’est pas adossé à un groupe de santé humaine doté d’une puissante recherche pour alimenter ses innovations. Mais ses dirigeants considèrent cela comme un atout. Car sur le long terme, les stratégies des grands groupes de santé humaine les conduisent plutôt à se désengager de ce petit marché complexe. La recherche des nouvelles molécules est donc fondée sur des partenariats avec d’autres sociétés. Mais le développement reste un métier maîtrisé par Vétoquinol avec la production et la commercialisation.

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