Les rencontres de chirurgie orthopédique ont accordé une large place à l’anatomie

Plus de cinquante confrères issus d’horizons variés se sont rassemblés les 6, 7 et 8 octobre derniers pour la XX^e édition anniversaire du Cours international de chirurgie orthopédique et traumatologique. Les sessions ont alterné entre interventions chirurgicales en direct et exposés plus théoriques. « Tout commence par l’anatomie et tout finit par l’anatomie dans le domaine chirurgical », a rappelé notre confrère François Pérot, l’initiateur de cette formation. La présidence, assurée par le professeur Robert Barone, ne faisait que confirmer l’importance accordée à cette discipline lors de ces journées.

« Pour pouvoir réparer sa voiture, il faut avant tout savoir avec quoi elle est faite et comment elle fonctionne. C’est exactement la même chose avec un genou », a ajouté François Pérot. Deux autres anatomistes de renom, José Zuniga, de Madrid (Espagne), et Szymon Godynicki, de Poznan (Pologne), membres de l’assemblée, sont intervenus.

Robert Barone a débuté son exposé avec les mécanismes complexes de régulation qui interviennent au niveau de la moelle épinière, soulignant leur importance dans la locomotion et expliquant les perturbations qui peuvent y être observées. André Augros a ensuite mis en exergue la nécessité de les comprendre afin de mieux cerner les troubles observés lors d’accidents traumatiques qui portent atteinte à la « mécanique vertébrale » et pour instaurer un traitement adapté. Une vaste iconographie de cas cliniques montrait aux participants quelques cas de récupération et de guérison surprenants sans l’intervention du bistouri, pointant ainsi du doigt un recours parfois hâtif à la chirurgie.

L’observation, mieux que les mots, guide la compréhension

Un chien de race terre neuve de 60 kg âgé de quatre ans, atteint d’une boiterie chronique du genou droit, a subi une réfection ligamentaire par prothèse intra-articulaire et une ménisectomie du ménisque médial luxé dans l’articulation. Il présentait des lésions ligamentaire et méniscale, consécutives à un traumatisme ancien négligé. Une prothèse totale de hanche à droite a ensuite été posée chez une chienne de race golden retriever âgée de deux ans souffrant d’une arthrose sévère et invalidante. Le professeur Michael Herron, du Texas (Etats-Unis), a rappelé, lors de son exposé consacré à l’ostéochondrose du chien et au syndrome d’hyperextension du carpe chez les chiens de sport, que la prothèse totale de hanche française à cupule retentive, initiée par François Pérot en Europe, demeure à la pointe de la technique. En effet, ce dernier a été invité récemment à la présenter à des confrères de l’université du Texas.

Notre confrère Masaki Ino, chirurgien vétérinaire à Tokyo (Japon), a présenté quant à lui plusieurs cas d’ostéotomie correctrice du fémur et/ou du tibia, notamment sur des cas de lésions congénitales de luxation grave de la patella chez le chien. L’emploi de la symphysiodèse pelvienne dans le traitement précoce de la dysplasie de la hanche a fait l’objet d’une synthèse réalisée par Grzegorz Wasiatycza, un confrère de Poznan. Jean-Pierre Magnol a présenté un diagnostic différentiel des tumeurs osseuses chez le chien en soulignant par ailleurs l’agressivité des ostéosarcomes au regard d’autres types de sarcomes. La chirurgie reste alors, dans ces cas-là seulement, un moyen de confort temporaire pour l’animal. Enfin, André Berthier a conseillé de ne pas négliger l’intérêt d’un apport nutritionnel spécifique chez les chiens arthrosiques.

En trois mots, pragmatisme, qualité et intensité étaient au rendez-vous.