Les étudiants s’inquiètent pour leur formation : mise à plat des interrogations

Nous ne sommes pas ici pour faire le procès d’une réforme, mais pour trouver une solution à une situation qui n’est plus supportable », a déclaré notre confrère Pierre Desnoyers en introduction de l’atelier sur la réforme du cursus et l’eurocompatibilité. Ce rendez-vous fait suite au problème soulevé par la réforme de l’enseignement avec le passage à deux ans en classe préparatoire et quatre dans les ENV qui a causé, en début d’année, un jugement négatif de l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire (AEEEV) à l’encontre de l’école de Lyon. Pour l’Europe, l’enseignement vétérinaire doit compter cinq ans d’études et Bruxelles n’en comptabilise que quatre dans le nouveau cursus français, ce qui fait perdre l’eurocompatibilité aux ENV.

Les étudiants ont exprimé leurs interrogations et inquiétudes. La surcharge de travail se traduit par une carence de la pratique. « Nous nous retrouvons en troisième année avec de la théorie. Nous enlever la pratique, c’est retarder l’échéance », a expliqué une étudiante toulousaine. La profession vétérinaire dans son ensemble s’implique dans ce dossier. Rémi Gellé, président du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL), a salué la démarche responsable des étudiants. « Je me réjouis que tout soit mis à plat, nous regardons devant », s’est-il félicité à l’issue de l’atelier.

Les étudiants s’inquiètent pour leur formation et pour leur bourse

Les interrogations des étudiants sont multiples : « La formation sera-t-elle complète ? Nous avons déjà subi les conséquences de la réforme, comment cela va-t-il se passer maintenant ? » Les inquiétudes sont, elles aussi, nombreuses : « Nous ne pouvons pas accumuler les années parce qu’il y a une réforme. Si une année d’école est ajoutée, il faut le faire vite, car les programmes avancent. »

« Si la perspective est d’allonger d’une année, il est important de souligner l’aspect financier », a déploré une autre étudiante, expliquant que cela n’engage pas que la charge des frais de scolarité, mais aussi de logement, etc. Le directeur général de l’enseignement et de la recherche (DGER), Jean-Louis Buer, a insisté sur son souhait d’une concertation entre les partenaires.

« L’eurocompatibilité sera-t-elle acceptée ou non ? Sur quelles bases le groupe de travail se fonde-t-il, vu que le discours s’énonce actuellement au conditionnel ? », s’est interrogée une étudiante. Jean-Louis Buer a souhaité rassurer les futurs confrères : « Je suis le sujet sensible de l’eurocompatibilité. Ce que nous cherchons à faire dans ce groupe de travail, c’est chercher des solutions. »