Les autorités brésiliennes apprécient l’homéopathie

La dernière réunion du Groupe international de recherche sur l’infinitésimal (Giri) s’est tenue à Sao Paulo (Brésil) en septembre. Créé voici une vingtaine d’années sous l’impulsion de Madeleine Bastide, professeur d’immunologie à la faculté de pharmacie de Montpellier, le Giri est une société scientifique, véritable “laboratoire d’idées”, qui regroupe plus d’une centaine de chercheurs d’horizons divers. Pharmacologistes, biologistes, médecins et vétérinaires communiquent et échangent leurs expériences autour de l’étude sur les hautes dilutions. Lors de cette première réunion du Giri organisée dans le Nouveau monde, des agronomes se sont joints aux discussions de la centaine de participants. Souhaitant développer l’utilisation de l’homéopathie en agriculture, tant pour des raisons de santé humaine qu’animale, ils tiennent à encourager les recherches. Autour de notre consœur Leoni Bonamin, présidente du Giri, de futurs praticiens, accompagnés de leurs professeurs ont présenté leurs sujets de thèse. Etude comparative des traitements allopathiques et homéopathiques lors de mammites chez des vaches laitières, étude de la toxicité fœtale de la dexaméthasone 15 CH sur un modèle inflammatoire chez la rate ou encore résultats de traitements homéopathiques chez des animaux sauvages de zoos ont été présentés.

Abordant les raisons de l’organisation de la rencontre au Brésil, Richard Blostin, vice-président du Giri, a souligné que « c’est la vision même de l’homéopathie qui y est différente ». En effet, depuis plusieurs années, cette discipline est enseignée dans les facultés de médecine humaine comme vétérinaire. La recherche fondamentale et appliquée s’intéresse aux hautes dilutions. Il est vrai que l’homéopathie est “reconnue” par l’Etat brésilien, qui cherche à l’étendre aux services publics de la santé. S’il existe des résistances, le pays est loin d’être “hermétique”. « Au-delà de tous les préjugés intellectuels, l’efficacité et le faible coût de ces médecines incitent les politiques, de façon pragmatique, à donner la possibilité du choix de traitement aux patients », a remarqué Richard Blostin. En médecine vétérinaire, notamment en rurale, l’homéopathie se développe fortement. Les raisons de cet essor sont économiques, mais relèvent aussi de l’efficacité thérapeutique et du respect de l’environnement. Et pour illustrer l’esprit “novateur” du Brésil dans ce dernier domaine, Richard Blostin a rappelé que la plupart des voitures y roulent indifféremment à l’essence ou à l’éthanol.

• Voir aussi : giriweb.com