L’agence européenne recommande plusieurs tests de dépistage post-mortem chez les ovins - La Semaine Vétérinaire n° 1241 du 14/10/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1241 du 14/10/2006

Encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Karim Adjou

L’Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments a évalué des tests rapides de diagnostic des maladies à prions à partir de prélèvements de tronc cérébral, de cervelet et d’organes lymphoïdes de mouton.

Neuf tests rapides de diagnostic des encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles (ESST) chez les ovins ont été mis à l’épreuve. L’Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments (European Food and Safety Authority ou EFSA) a communiqué les résultats de cette étude comparative sous la forme de deux rapports, respectivement le 17 mai(1) et le 26 septembre 2005(2).

Lors d’une première étape, les méthodes de diagnostic ont été évaluées sur leurs capacités à dépister différentes formes d’ESST dans le cerveau des moutons. Il s’agit plus exactement d’une étude réalisée sur des fragments de tronc cérébral dans le cas d’isolats de tremblante classique et d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), qui représentent la portion du système nerveux central facilement prélevables sur le terrain, et des fragments de cervelet pour les isolats de formes inhabituelles de tremblante appelées encore formes atypiques. En effet, les animaux atteints par cette forme sont plus âgés, avec des signes cliniques souvent discrets.

La première forme atypique a été identifiée en 1998 en Norvège, d’où le nom de Nor98. La maladie est transmissible, mais peu ou pas contagieuse (en général deux à trois cas par troupeau). Mais, selon les observations collectées dans plusieurs pays européens (Norvège, Portugal, Belgique, etc.), l’incidence de la maladie atypique est voisine de celle de la tremblante classique. Lors de tremblante non classique, la répartition de la protéine pathologique (PrPres) est différente de celle de la tremblante traditionnelle. Elle s’accumule davantage dans le cervelet ou le cortex que dans le tronc cérébral.

A l’issue cette étude, tous les tests ont montré une spécificité proche de 100 % (capacité à détecter comme négatifs 1 000 échantillons provenant d’ovins réputés sains et originaires de Nouvelle-Zélande, voir tableau en page 46). Hormis le test FujiRebio, tous les tests de dépistage sont recommandés par l’EFSA pour une utilisation dans la détection des formes classiques de la tremblante. Les huit tests retenus ont effectivement montré une sensibilité diagnostique voisine de 100 % (capacité à détecter comme positifs 219 échantillons provenant de moutons atteints de tremblante en phase clinique) pour la détection des formes classiques de la tremblante.

Par ailleurs, en ce qui concerne la sensibilité analytique (c’est-à-dire la capacité d’un test à détecter de fortes dilutions d’un échantillon positif, mimant la capacité à détecter des échantillons d’animaux en phase d’incubation), les performances des tests sont, dans l’ordre décroissant : Bio-Rad TeSeE Sheep & Goat®, Idexx, Enfer= Institut Pourquier = InPro CDI®, Bio-Rad TeSeE®,FujiRebio, Prionics LIA. La sensibilité analytique du test Prionics Western Blot n’a pas été évaluée.

Tous les tests examinés ont convenablement identifié les trois échantillons de tronc cérébral issus de moutons infectés expérimentalement par voie orale par l’agent de l’ESB, en phase clinique de la maladie. Ils sont donc indiqués pour cet usage par l’EFSA.

L’ensemble des tests, en dehors du Prionics LIA et du FujiRebio, ont retrouvé les trois échantillons de cervelet de moutons infectés par la souche de tremblante atypique Nor98 et sont donc recommandés pour cet usage par l’EFSA. En revanche, seuls les deux tests Bio-Rad et le test Idexx montrent une forte sensibilité analytique avec ces isolats, puisque tous les autres ne détectent que les échantillons purs. Ces trois tests sont donc, à l’heure actuelle, les seuls susceptibles de détecter ces isolats atypiques au niveau du tronc cérébral et l’EFSA les recommande pour cet usage.

L’emploi des organes lymphoïdes permettrait de détecter l’infection plus précocement

Lors de la seconde étape, l’agence européenne a procédé à l’évaluation de la capacité de ces tests à utiliser les organes lymphoïdes pour le dépistage des ESST chez les petits ruminants. Seuls la rate et les ganglions mésentériques ont été analysés, et seulement par certains tests rapides (Bio-Rad TeSeE®, Bio-Rad TeSeE Sheep & Goat® et le test Idexx qui a utilisé à la fois la rate et les ganglions mésentériques). Le test de l’Institut Pourquier et le test Prionics Western Blot ont été évalués en utilisant uniquement les ganglions mésentériques. A l’issue de cette évaluation, l’agence européenne les a recommandés pour le dépistage des ESST à partir des organes périphériques.

Il est important de souligner que, dans le cadre d’un dépistage post-mortem à grande échelle des maladies à prions chez les ovins, l’utilisation des organes lymphoïdes aurait comme intérêt de permettre la détection des moutons infectés le plus précocement possible, avant que le système nerveux central des animaux ne soit atteint. En effet, des expérimentations menées à l’école vétérinaire de Toulouse indiquent que l’emploi de ces organes périphériques permet de doubler le nombre d’ovins détectés comme positifs en comparaison de l’utilisation des tests destinés uniquement au cerveau.

  • (1) EFSA Scientific Report (2005) 31, 1-17 on the evaluation of rapid post mortem TSE tests intended for small ruminants.

  • (2) EFSA Scientific Report (2005) 49, 1-16 on the evaluation of rapid post mortem TSE tests intended for small ruminants.

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