L’Institut Pasteur et le Cnam s’associent pour créer une école de santé publique - La Semaine Vétérinaire n° 1240 du 07/10/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1240 du 07/10/2006

Enseignement. Nouveau partenariat

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

L’Institut Pasteur et le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) ont annoncé le 19 septembre dernier, dans un communiqué commun, leur volonté de créer une école dénommée Ecole Pasteur/Cnam de santé publique. Selon les deux organismes, ce projet vise « à répondre à une demande croissante de formation professionnelle en santé publique, aussi bien en France qu’à l’étranger ». Les deux partenaires entendent proposer un panorama d’enseignements sur les grands thèmes de la santé publique et sur l’organisation de la lutte contre l’ensemble des risques infectieux, mais aussi non infectieux (alcool, tabac, risques environnementaux, etc.). Les futurs étudiants recevront également une formation aux méthodes quantitatives (épidémiologie, statistiques, modélisation, biométrie, etc.) ainsi qu’en organisation et financement des systèmes de santé, précisent les initiateurs du projet.

Les publics visés pour la future école sont variés : étudiants de grandes écoles d’ingénieur, médecins, vétérinaires, pharmaciens, biologistes, chimistes, administrateurs hospitaliers, personnels des agences sanitaires, des industries agro-alimentaires et pharmaceutiques, des collectivités locales, des organisations non gouvernementales, des organisations internationales, économistes, sociologues, ingénieurs sanitaires, etc. Les candidats seront sélectionnés sur dossier et, à l’issue d’une scolarité d’un an, ils seront sanctionnés par des diplômes du Cnam. Les enseignements débuteront à Paris en octobre 2007.

Vers un pôle unique de santé publique interministériel ?

Il émane semble-il des autorités politiques une volonté de créer un pôle unique de santé publique incluant la santé animale. Nicole Bricq, sénatrice (PS) de Seine-et-Marne, déclarait à ce sujet dans Les Echos, en juillet dernier, qu’elle souhaitait la création d’une autorité de santé publique regroupant plusieurs ministères (Agriculture, Santé, Recherche, Intérieur).

L’Ecole nationale des services vétérinaires (ENSV) sera-t-elle à terme “attachée” à ce type d’école multidisciplinaire de santé publique ?

Les vétérinaires ne vont-ils pas, somme toute, finir par dépendre du ministère de la Santé et/ ou d’autres ministères, ce qui mettrait en péril leur représentativité ? Il est en tout cas légitime de se poser la question et d’y réfléchir.

Jean-Luc Angot, vice-président du SNISPV(1), défend le maintien de l’existence d’une administration vétérinaire centrale animant des services déconcentrés compétents de l’étable à la table, ainsi que le caractère spécifique de la gestion des risques d’origine animale, qui fait intervenir des acteurs partenaires de l’administration (éleveurs, vétérinaires praticiens, industriels de l’agro-alimentaire notamment). « Les services vétérinaires français sont souvent considérés comme une référence au niveau mondial en matière d’organisation et de formation et il est important de préserver leur spécificité et de les renforcer plutôt que de les diluer dans une construction d’inspiration “médicale” », estime-t-il (voir encadré).

  • (1) Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire.

La spécificité française

Les cent soixante-sept pays membres de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) ont adopté des normes de qualité et des lignes directrices sur la qualité et l’évaluation des services vétérinaires qui font désormais partie intégrante du Code sanitaire de l’organisation.

Ces textes constituent une référence mondiale en matière de surveillance, de prévention, de prophylaxie et d’éradication des maladies animales, ainsi que de sécurité du commerce des animaux et des produits d’origine animale, donc de santé publique.

Les services vétérinaires français sont souvent considérés comme des exemples d’organisation de santé publique vétérinaire, en particulier grâce à :

- l’existence d’une chaîne nationale de commandement, disposant de législations et de réglementations spécifiques ;

- un partenariat étroit avec les vétérinaires praticiens (notamment dans le cadre du mandat sanitaire) et les éleveurs (organisés en groupements de défense sanitaire), intégrés au réseau de détection précoce et de réaction rapide ;

- des compétences sur l’ensemble de la chaîne alimentaire (de l’étable à la table) ;

- une formation initiale et continue spécifique des agents (inspecteurs en santé publique vétérinaire et techniciens) ;

- l’indépendance technique de ces agents ;

- l’existence d’un organisme statutaire (Ordre des vétérinaires).

Jean-Luc Angot
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