L’Institut Claude Bourgelat ouvre ses portes sur le site de l’école vétérinaire de Lyon

L’Institut Claude Bourgelat (ICB) a été inauguré sur le site de l’école vétérinaire de Lyon le 26 septembre. Cette plateforme technologique dédiée aux essais précliniques chez l’animal a été conçue en complément des plateaux techniques déjà présents dans la région Rhône-Alpes. 1 800 m² sont ainsi répartis en animaleries, laboratoires et salles de chirurgie, au nombre de trois. Le matériel et les locaux sont adaptés à l’expérimentation chez des animaux de petit et moyen formats (lapins, moutons, porcs par exemple), laquelle est menée selon les recommandations d’un comité d’éthique, notamment en ce qui concerne les données relatives au bien-être animal.

Sa direction opérationnelle et technique est assurée par l’école, les coûts de maintenance et de fonctionnement étant, quant à eux, supportés par les utilisateurs. L’ICB emploie à temps plein six personnes, dont deux vétérinaires, pour les tâches de maintenance et de zootechnie, auxquelles s’ajoutent les chercheurs en charge des différents protocoles expérimentaux.

La spécificité de cette structure publique est d’offrir la possibilité conjointe de travailler à partir de modèles animaux de différents gabarits, de disposer d’un plateau chirurgical et d’imagerie médicale, et des compétences des équipes d’enseignants chercheurs et des chercheurs dans le domaine vétérinaire sur place.

La fonction de l’ICB est de soutenir la recherche, en priorité celle des unités de recherche labellisées de l’école, qui sont en lien avec trois instituts publics : l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Il peut, par exemple, accueillir des chirurgiens issus de la médecine humaine pour mener des expérimentations.

L’établissement est également ouvert à des partenaires privés, par le biais de conventions de recherche ou de demandes de prestation. Les études commanditées par ces partenaires privés entrent dans le cadre d’essais précliniques, aussi bien dans le domaine de la médecine vétérinaire qu’humaine.

L’ICB s’intègre dans un dispositif de recherche pensé à l’échelle régionale

Notre confrère Thierry Roger, directeur de l’ICB, explique que cette complémentarité avec les plateaux déjà présents dans la région et avec l’université de Lyon à été menée à seule fin d’apporter une compétence unique, sans créer de redondance avec les structures préexistantes. L’institut s’intègre ainsi dans un projet de recherche plus vaste, à l’échelle régionale. Dans ce cadre, la région Rhône-Alpes a piloté la maîtrise d’ouvrage et un crédit a été accordé sur le plan Etat-région. Un conseil d’orientation, dirigé par un responsable scientifique hospitalo-universitaire lyonnais et composé de chercheurs d’horizons variés, détermine les grandes thématiques du centre selon les besoins exprimés dans la région.

La création de l’institut s’inscrit également dans une dynamique pédagogique, puisqu’un module voué à l’étude de l’éthique en expérimentation animale devrait prochainement être inscrit au programme général du cursus de l’école de Lyon. Une formation menant à la délivrance du DESV « sciences et médecine des animaux de laboratoire », reconnue par le Collège européen de médecine des animaux de laboratoire, continuera en outre à être dispensée. Une volonté d’intégration des élèves au fonctionnement de l’institut a aussi été instaurée, précise Thierry Roger. Les étudiants de première année pourront travailler à l’ICB en tant qu’infirmiers animaliers. Douze élèves pourront ainsi être rémunérés, tout en apprenant les gestes de base pour leur futur métier de praticien, comme les prises de sang. La seconde implication des étudiants concerne la fin du cursus, puisque les thèses d’exercice dans le domaine de l’expérimentation animale seront favorisées.

Des projets de développement sont d’ores et déjà prévus et portent sur l’acquisition de matériel d’imagerie médicale (IRM et scanner), qui serait à la disposition à la fois de l’institut, mais aussi des cliniques de l’école. Ce centre d’imagerie permettrait en outre de soulager les services d’imagerie des hôpitaux régionaux lors d’examens pratiqués chez les animaux dans le cadre de la recherche.