L’hypotension et l’hypertension artérielles exigent une prise en charge rapide

Fréquente chez les oiseaux débilités (choc hypovolémique en particulier), l’hypotension entraîne une déficience organique et la mort si elle n’est pas traitée. Un oiseau en état de choc présente des muqueuses pâles, un temps de recoloration des muqueuses augmenté, un pouls faible, une tachycardie et des extrémités froides. La mesure de la pression artérielle est alors essentielle pour un traitement efficace. Elle peut se faire via la méthode Doppler. Le brassard du tensiomètre est positionné sur l’humérus distal ou le fémur distal (chez les oiseaux de plus de 300 g). Son diamètre doit faire environ 40 % de la circonférence de l’aile ou de la patte (brassards n° 1 pour une callopsitte, n° 3 pour un cacatoès et n° 4 pour un ara). La sonde est placée sur l’artère ulnaire (si le brassard est sur l’humérus) ou sur l’artère métatarsienne (si le brassard est sur le fémur). Puis la mesure est effectuée comme chez un carnivore.

Selon notre consœur Marla Lichtenberger⁽¹⁾, la pression artérielle normale chez un oiseau vigile ou sous anesthésie à l’isoflurane s’élève de 90 à 180 mm Hg. Lorsque sa valeur est inférieure à 90 mm Hg, l’animal est perfusé (voie intraveineuse ou intraosseuse) jusqu’à l’obtention d’une pression supérieure.

IECA et correction des déséquilibres alimentaires traitent l’hypertension

Les principales causes d’hypertension actuellement reconnues chez les oiseaux sont les affections rénales (tumeurs) et l’athérosclérose (fréquente chez les perroquets). Les paramètres normaux de la tension artérielle chez les oiseaux n’ont pas été définis. Selon notre consœur, une tension artérielle supérieure à 200 mm Hg chez un oiseau vigile et supérieure à 160 mm Hg chez un oiseau anesthésié est considérée anormale (sauf chez les rapaces).

La crise hypertensive est une urgence, car elle entraîne des dégâts organiques graves. Avant de traiter, il convient de bien s’assurer de la validité de la mesure (effet blouse blanche, stress). Chez les animaux qui ne présentent pas de crise hypertensive, le but est de réduire la tension d’environ 25 % sur plusieurs semaines. Le bénazépril peut être utilisé (0,5 mg/kg per os deux fois par jour). L’efficacité des inhibiteurs calciques chez les carnivores offre une piste thérapeutique.

Le traitement de l’athérosclérose nécessite la correction alimentaire, l’augmentation de l’exercice et la baisse des facteurs de risque (comme le tabagisme). L’emploi de traitements humains anticholestérol n’a pas encore été étudiée chez les oiseaux.

• (1) Marla Lichtenberger : « Hypotension and hypertension in avian species », International Conference on Exotics, Floride, mai 2006.