« Nous ne prendrons pas de décision sans une large concertation préalable »

La Semaine Vétérinaire : En juin dernier, nous avons fait le point sur le dossier de l’évaluation de l’école de Lyon par l’AEEEV(1). En tant que directeur général de l’Enseignement et de la Recherche, comment percevez-vous le rapport définitif qui était attendu cet été ?

Jean-Louis Buër : Le comité exécutif de l’AEEEV du 3 juillet dernier n’a pas donné lieu à la validation du rapport provisoire de la visite d’évaluation de l’ENVL, réalisée en octobre 2005. La décision de l’AEEEV a été reportée au mois d’avril 2007. Il nous avait été indiqué que l’association ferait parvenir à la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER), dans la seconde quinzaine d’août, un courrier listant ses remarques sur le nouveau cursus. Nous ne l’avons pas reçu.

Nous travaillons de façon étroite avec le ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche pour faire évoluer le programme des classes préparatoires BCPST (biologie, chimie, physique, sciences de la terre). Une réunion avec les enseignants de ces classes, ceux des établissements d’enseignement supérieur et le ministère sera fixée en octobre prochain. Par ailleurs, nous allons rapidement étudier, avec le ministère, le moyen de mieux coordonner la formation entre les classes préparatoires et les établissements d’enseignement supérieur. Les évolutions qui en découleront seront transmises à l’AEEEV.

S. V. : Envisagez-vous d’ores et déjà des ajustements pour les promotions qui intégreront les écoles vétérinaires d’ici à quelques jours ?

J.-L. B. : Pour chaque changement de cursus, une période d’adaptation est nécessaire. Pour les promotions qui auront suivi le programme actuel des classes préparatoires, une telle période transitoire est à l’étude. Il faut que les directions des ENV la juge nécessaire et qu’elle soit acceptée par les étudiants. Nous ne prendrons pas de décision sans une large concertation préalable.

S. V. : Estimez-vous que Bruxelles a entendu vos arguments quant à la spécificité française et au problème de l’eurocompatibilité ?

J.-L. B. : La notion d’eurocompatibilité n’a pas de réelle signification et le principe de la libre circulation des diplômés n’est pas remis en cause. L’AEEEV semble avoir reporté sa décision sur la qualité du nouveau cursus, car elle sait que des évolutions sont en cours. Comme je l’ai indiqué, les évolutions du programme des classes préparatoires seront transmises à l’AEEEV pour une prise en compte dans la décision qui sera rendue au printemps prochain.

S. V. : Envisagez-vous d’autres pistes ?

J.-L. B. : La solution d’une diversification des voies d’accès aux écoles vétérinaires est sans doute une solution. D’ores et déjà, la DGER souhaite augmenter de cinq places le quota accordé aux étudiants issus du concours C, montrant ainsi sa volonté d’encourager les jeunes provenant de l’enseignement technique agricole.

Cependant, la DGER devra tenir compte, dans les évolutions proposées, du rapport prospectif du Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux sur les métiers vétérinaires à l’horizon 2015 et leurs conséquences sur le recrutement, qui doit être rendu en fin d’année.

• (1) Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire.