Les Américains projettent d’interdire l’abattage des chevaux, contre l’avis des vétérinaires

Aux Etats-Unis, la chambre des représentants vient de voter, le 7 septembre dernier, l’interdiction d’abattre des chevaux en vue de la consommation humaine par 263 voix contre 146. Cette mesure a été votée contre l’avis de l’administration Bush, des associations américaines de vétérinaires équins et des professionnels équins. Elle n’est toutefois pas encore définitive, puisqu’elle doit désormais être entérinée par les sénateurs. Par le passé, le Sénat avait déjà refusé de voter une telle mesure. C’est en montrant des photos insoutenables d’abattage de chevaux et avec l’appui de célébrités que le lobby anti-abattage a pu convaincre une large majorité de la chambre de voter cette interdiction. A l’inverse, pour l’administration Bush et les partisans du maintien de cet abattage, il s’agit d’une pratique « humanitaire et économique » pour des animaux en fin de carrière que les professionnels équins n’ont pas les moyens d’entretenir. Selon ses défenseurs, l’interdiction de l’abattage pourrait alors avoir un impact bien plus négatif sur la souffrance de ces animaux qui seraient laissés à l’abandon, ou qui seraient tués dans des conditions non contrôlées, voire clandestinement.

La viande chevaline américaine en grande partie écoulée en Asie et en Europe

Trois abattoirs de chevaux, encore en activité aux Etats-Unis, abattent 88 000 animaux, pour la plupart des chevaux de sport ou de loisirs en fin de carrière. La quasi-totalité de la viande chevaline produite n’est pas destinée aux consommateurs américains, mais aux marchés européens et asiatiques ou aux animaux de zoo. Si l’interdiction d’abattage est appliquée, les chevaux américains seront sans doute expédiés vers des abattoirs canadiens ou mexicains, avant que leur viande ne soit exportée vers d’autres continents. En France, l’abattage des chevaux enregistre également une diminution constante d’environ 10 % par an : approximativement 20 000 équidés auront été abattus cette année, au lieu de 24 000 en 2004.

• Source : Fund of horse, Etats-Unis.