La contamination des parquets de pondeuses varie de 0 à 79,5 % au sein de l’Union - La Semaine Vétérinaire n° 1236 du 09/09/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1236 du 09/09/2006

Salmonelles et enquête communautaire

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Florence Humbert

Portugal, Pologne, Espagne et République tchèque sont les pays qui affichent les plus fortes prévalences en Salmonella spp. En France, la prévalence s’élève à 17,2 %.

Depuis la fin des années 80, Salmonella Enteritidis se transmet souvent de façon verticale chez les volailles. Une poule infectée est donc susceptible, rarement mais à tout moment, de pondre un œuf ne contenant que quelques salmonelles. La richesse du jaune d’œuf comme milieu de croissance bactérienne et la commercialisation de ces œufs (absence de chaîne du froid et délai souvent supérieur à huit jours) permettent une multiplication rapide et importante des salmonelles entre la ponte et la consommation. Si ces œufs sont consommés crus ou peu cuits, ils sont alors à l’origine de toxi-infections alimentaires collectives (Tiac).

Un objectif de réduction de prévalence fixé à 2 % chez les poules pondeuses

En France, 60 % des Tiac ont pour origine des salmonelles. Toutefois, le nombre global de souches de salmonelles isolées chez l’homme a diminué de 22 % depuis 1998(1). Cette diminution a coïncidé avec la mise en place de mesures de contrôle dans les élevages de volailles(2), rendues obligatoires par les différents “arrêtés salmonelles”. Mais cette législation, en particulier les mesures relatives aux poules pondeuses d’œufs de consommation, n’était jusqu’à présent applicable qu’en France. Le nouveau règlement 1168/2006(3), qui fixe un objectif final de réduction de la prévalence de Salmonella Enteritidis et Salmonella Typhimurium à 2 %, va désormais obliger chaque Etat membre à prendre des mesures de contrôle chez les poules pondeuses. Il est la conséquence logique de l’étude sur la prévalence des salmonelles dans les parquets de pondeuses des vingt-cinq pays de l’Union européenne. Les résultats, publiés par l’Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA), sont les premiers issus d’une véritable étude communautaire harmonisée concernant les salmonelles. Cette enquête concernait, en principe, les exploitations de plus de 1 000 poules pondeuses et les vingt-cinq Etats membres. Le nombre minimal d’élevages à tester dans chacun devait s’élever à 172, sur la base d’une estimation de la prévalence des salmonelles de 20 % (précision de 3 % et intervalle de confiance de 95 %) et afin de détecter une variation d’au moins 10 % de cette prévalence. Mais certains pays ne disposant pas du nombre d’exploitations nécessaires, des fermes de taille plus petite (Irlande, Portugal) ou la totalité des exploitations de certains Etats (Chypre, Estonie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Slovaquie, République tchèque et Slovénie) ont été incluses. Les prélèvements (cinq de fèces et deux de poussières) ont été réalisés dans les neuf dernières semaines de production et analysés selon la même technique bactériologique (annexe de l’Iso 6579).

Observation d’une prévalence de 30,7 % tous sérotypes confondus

Les résultats font apparaître des taux de prévalence particulièrement contrastés entre les différents pays membres (voir graphique).

La prévalence moyenne pondérée de l’ensemble des Etats membres pour Salmonella Enteritidis et/ou Salmonella Typhimurium est de 20,4 %. Cette prévalence varie de 0 % (Chypre, Irlande, Luxembourg, Lettonie, Suède) à 62,5 % (République tchèque). En France, elle s’élève à 8 %. La prévalence moyenne pondérée européenne, tous sérotypes confondus est, pour sa part, de 30,7 %. Elle varie de 0 % (Luxembourg, Suède) à 79,5 % (Portugal). Elle s’élève à 17,2 % en France. La Norvège a également participé à cette enquête, mais les deux prévalences y sont nulles.

Salmonella Enteritidis, Infantis et Typhimurium arrivent en tête

Une importante proportion de parquets de pondeuses ne présente qu’un ou deux prélèvements positifs sur les sept réalisés. Globalement, et sans distinction du type d’élevage (cages, sol, etc.), les prélèvements de poussières seraient globalement “les plus rentables” (10,5 % de positifs comparé à 8,6 % pour les prélèvements de fèces). Salmonella Enteritidis reste largement majoritaire, en nombre de souches isolées (51 %), suivi par Infantis (8 %), Typhimurium (5 %), Mbandaka (4 %), Linvingstone (3 %), Virchow (2,5 %) et Hadar (2 %). Prévalences et distribution des sérovars majoritaires diffèrent selon les Etats. Cela montre la difficulté d’appliquer un programme communautaire à des situations nationales fort disparates.

L’analyse du rôle de la vaccination est loin d’être simple

Selon le rapport, les huit pays, dont la France, qui n’avaient ni interdit ni rendu obligatoire la vaccination chez les poules pondeuses dans leur réglementation nationale, montrent une proportion de prélèvements positifs supérieurs dans les parquets non vaccinés comparés aux vaccinés (12,9 % au lieu de 4 %). Cependant, si seule la population de parquets positifs, vaccinés ou non, est considérée, le taux de prélèvements positifs est sensiblement le même dans les parquets vaccinés et non vaccinés (respectivement 47,6 % et 48,9 %). Lorsqu’un parquet est contaminé, la vaccination semble donc ne pas avoir d’impact, à elle seule, sur la proportion de prélèvements positifs.

Le rôle de la vaccination n’est donc pas si évident à analyser : ces résultats confirmeraient que, lors d’une pression environnementale importante (cas des parquets positifs), la vaccination, employée seule, sans l’arsenal des mesures d’hygiène nécessaires (nettoyage, désinfection, barrières sanitaires, etc.), n’a pratiquement aucun effet, une fois l’infection déclarée, sur la diffusion des salmonelles.

Antibiothérapie et vaccination

Dans l’esprit du règlement 2160/2003, la Commission fixe l’objectif et chaque Etat membre dispose des moyens d’action qu’il soumet, dans son plan de contrôle national, pour l’atteindre. Cependant, l’emploi d’antibiotiques chez les volailles et le recours à la vaccination chez les poules pondeuses sont désormais encadrés par le nouveau règlement 1177/2006 du 1er août dernier.

Il interdit l’utilisation des antibiotiques comme moyen de lutte affiché dans les programmes de contrôle nationaux et pourrait rendre la vaccination des pondeuses contre S. Enteritidis obligatoire, en période d’élevage, à partir de janvier 2008, pour les Etats membres dans lesquels la prévalence resterait supérieure à 10 %(4). Ceci ne concerne pas la France, dont la prévalence pour S. Enteritidis est de 3,9 % (intervalle de confiance à 95 % : 2,7 - 5,6), et se situe donc largement en dessous des 10 %.

F. H.
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